jeudi 11 décembre 2014

ISLAM - J’ai trouvé la meilleure interview de l’année - Par Michel Garroté



 

 
Michel Garroté  --  Oui, je l’ai trouvée, la meilleure interview de l’année. C’est l’interview de l’historienne Bat Ye’or avec la journaliste Véronique Chemla. Il y est question de l’islam, de l’Organisation de la Coopération islamique, de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Califat. A lire et à diffuser.
 
Véronique Chemla, en introduction à l’interview, rappelle que dans son essai L’Europe et le spectre du califat (Editions Les Provinciales), l'historienne Bat Ye’or avait évoqué dès 2010 l’émergence d’un califat au travers des réseaux de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI). Le 29 juin 2014, l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ou en anglais Islamic State of Iraq and al-Sham (ISIS) - al-Sham désignait la province de Syrie dans les précédents califats - a annoncé le rétablissement du  califat aboli en 1924, et est désormais dénommé « Etat islamique » (EI). Ce  califat sunnite est dirigé par le chef de cet Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, devenu le nouveau calife, « successeur du prophète dans l’exercice du pouvoir politique ». Un califat qui s'étend « d'Alep, au nord de la Syrie, à Dyiala, dans l'est de l'Irak ».
 
L’interview avec Bat Ye’or

Véronique Chemla - En 2010, vous alertiez sur l’avènement à venir d’un califat à l’initiative de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Or, c’est l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui a rétabli en juin 2014 le califat. Cette proclamation du califat par l’Etat islamique amoindrit-elle votre analyse concernant l’OCI ? Comment analysez-vous ce fait nouveau ? Ce califat de l’EI occulte-t-il les actions déployées par l’OCI parallèlement ?

Bat Ye’or - En effet, en 2010 j’évoquais l’aspiration latente à la restauration d’un califat qui manifesterait la puissance mondiale de l’islam et son unité. J’écrivais que l’OCI semblait reconstituer au XXIe siècle ce califat du fait qu’elle se proclamait le représentant et protecteur de l’ensemble des musulmans, l’oumma. Je citais aussi le livre d’Ali Mérad qui faisait la même analyse et constatait une possible reconstitution du califat sous forme de structure associative comme celle de l’OCI.

Ces observations se justifiaient en 2010, mais les « Printemps arabes », encouragés par le président Obama et des pays européens, ont semé le chaos. Nombre d’Etats membres de l’OCI se sont effondrés, leurs frontières ont disparu, l’anarchie, les guerres tribales, les rivalités d’influence dans la péninsule arabique et les massacres entre sunnites et chiites, ont affaibli l’OCI. Compte tenu du rejet des partis islamistes par l’Egypte et la Tunisie, on peut même douter de l’adhésion de ces populations à la restauration d’un califat qui entamerait leur souveraineté nationale.

Des événements semblables ne sont pas nouveaux dans les treize siècles d’histoire islamique. Dès la mort du prophète Mahomet, la désignation du calife suscita des guerres entre les tribus. Elle est à l’origine du conflit entre chiites et sunnites. Parfois des califes rivaux régnaient simultanément sur de vastes régions.

Aujourd’hui, il est clair que ni l’OCI ni les autres pays musulmans ne peuvent reconnaître ce califat auto-proclamé, car cela impliquerait de renoncer à leur souveraineté et à se reconnaître vassaux de l’EI. En outre, les populations elles-mêmes refusent cette régression au VIIe siècle. Les nombreuses prérogatives du califat sont d’ordre politique et religieux. Aujourd’hui la reconnaissance unanime d’un califat exigerait un ensemble de conditions qui n’étaient pas nécessaires dans les siècles passés. L’OCI, qui ne s’est pas proclamée un califat, mais dont les nombreux organes représentent sur les plans économique, politique, stratégique et culturel les préoccupations de l’oumma, continue à influencer la politique mondiale.

Véronique Chemla - L’Etat islamique/ISIS ébranle des Etats membres de l’OCI : il estompe les frontières, régit déjà une partie de l’Irak et de la Syrie, et menace par exemple la Jordanie. Comment l’Etat islamique perçoit-il l’OCI ? Comment l’OCI perçoit-elle l’Etat islamique ? Quelles sont leurs relations ?

Bat Ye’or - L’Etat islamique se maintient grâce au soutien de pays membres de l’OCI, notamment le Qatar. L’EI est intégré à l’OCI du moment que certains pays membres de l’OCI approuvent  cette stricte application de la charîa et lui apportent financement et soutien. L’OCI compte 56 pays, certains s’opposent à l’EI dont l’Iran et la Syrie, et d’autres le soutiennent. Il est difficile, surtout pour un esprit occidental, de comprendre les manœuvres déroutantes des politiques arabes. Le Qatar accepte des dérogations à la charîa et néanmoins soutient une organisation guerrière, l’EI, appliquant rigoureusement les lois djihadistes.

L’OCI aujourd’hui est divisée, elle ne représente pas une unité, la plupart des leaders de 2010 furent balayés, et la guerre civile déchire les pays musulmans du Moyen-Orient et d’Afrique. Les situations sont fluides et instables du fait de l’imbrication de guerres inter-musulmanes dont les objectifs politiques et religieux furent réprimés par les pouvoirs que les Printemps arabes emportèrent. Les déplacements de populations à grande échelle ajoutent des problèmes humanitaires cruciaux à ceux liés au terrorisme et à l’insécurité et qui débordent sur les pays occidentaux. Par ailleurs, les pays musulmans ne sont pas les seuls agents de cette stratégie du chaos qui fait tant de victimes. Il faut aussi y voir les interférences occultes de pays occidentaux. Ceux-ci, notamment l’administration Obama, ont joué la carte des Frères Musulmans qui, avec les Printemps arabes, apporteraient la démocratie et la liberté comme des cadeaux bien ficelés descendus du ciel. Ce n’est pas la première fois que l’Occident manipule l’irrédentisme djihadiste musulman à ses propres fins. Pour combattre le communisme, la CIA créa les Talibans et encouragea le réseau des madrasas responsable de l’instauration d’un ordre islamique rigoureux et de tous les malheurs qui s’ensuivirent pour les populations concernées.

L’irrédentisme palestinien contre Israël, fondamentalement religieux parce que djihadiste, fut créé, soutenu et financé d’abord par la France, sous la présidence du général de Gaulle, sous l’égide de Maurice Couve de Murville, ancien haut fonctionnaire de Vichy, ministre des Affaires étrangères (1958-1968) puis Premier ministre (1968-1969), et Louis Terrenoire, ancien ministre de l’Information (1960-1961). Louis Massignon en fut le porte-parole passionné ainsi que l’Association de solidarité franco-arabe (ASFA) créée en 1967 et financée par le Quai d’Orsay. A partir de 1973 la France réussit à associer la Communauté européenne à sa politique anti-israélienne représentée par l’Association Parlementaire pour la Coopération Euro-Arabe (APCEA) fondée à Paris le 23-24 mars 1974 sur l’initiative conjointe du député gaulliste Raymond Offroy (UDR), et du parlementaire travailliste Christopher Mayhew. Intégrée dans chaque parlement national des Etats européens et au Parlement européen, cette association pilier du Dialogue euro-arabe était liée au Comité européen de Coordination des Associations d’Amitié avec le monde arabe appelé EURABIA.

C’est elle qui conçut et obtint – selon ses affirmations – l’adoption par la communauté européenne de la Déclaration de Venise en 1980. Déclaration qui détermine jusqu’à aujourd’hui la politique de l’Union européenne envers Israël et exige urbi et orbi son retrait sur les lignes du cessez-le-feu de 1949 après l’invasion de son territoire par cinq armées arabes soutenues de l’intérieur par la guérilla arabe. On ne parlait pas alors de Palestiniens. C’est cette Déclaration qui nourrit le djihadisme anti-israélien et le terrorisme contre Israël. Or les circonstances qui la motivèrent, selon le ministre allemand de la République Fédérale Allemande en 1983, Hans Dietrich Genscher, relèvent de la volonté de la Communauté européenne de restaurer ses bonnes relations d’affaires avec un monde arabe ulcéré par la paix séparée égypto-israélienne (1). Dans une lettre du 2 et 6 décembre 2010, des anciens ministres et commissaires de l’UE recommandent à l’Union européenne, de ne reconnaître aucun changement à ce qu’ils désignent comme « les frontières de 1967 », mais qui ne sont que les lignes du cessez-le-feu de 1949 entre Israël et les territoires de Judée et Samarie que la Jordanie occupa illégalement lors de l’agression militaire arabe en 1948 et d’où elle expulsa tous les habitants juifs.

Ces personnalités recommandent la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) et affirment que l’enjeu de la création de la Palestine sur ces territoires, c’est-à-dire l’implantation d’un danger existentiel pour Israël, implique la crédibilité de l’Union européenne (§4 et 5) par la non soumission d’Israël à ses ordres ainsi que ses bonnes relations avec le monde arabe. Il ne fait aucun doute que la politique de l’UE encourage les agressions terroristes palestiniennes contre Israël. Le conflit israélo-arabe illustre l’exploitation par l’Europe du djihadisme anti-israélien pour développer ses intérêts dans le monde musulman. Cette politique cynique lui confère une lourde responsabilité morale à l’égard des nombreuses victimes du terrorisme, l’incitation à la haine, le déni des droits des Israéliens et le développement de l’antisémitisme. A ma connaissance, l’Occident n’a jamais soutenu les musulmans réformateurs porteurs d’un islam rénové qu’il faudrait construire, mais il a exploité les passions djihadistes dans ses propres intérêts. Aujourd'hui, c’est la passion djihadiste palestinienne ressuscitée dans le Palestinisme que l’Europe, héritière de l’antisémitisme des années 1940, joue contre Israël.

Véronique Chemla - Le 5 juillet 2014, Abou Bakr Al-Baghdadi a réclamé, lors d'un prêche dans une mosquée importante de Mossoul (Iraq), l’allégeance de tous les musulmans. Quels éléments de son discours peuvent séduire ses coreligionnaires, dont les convertis, dans les pays musulmans, et en Occident ?

Bat Ye’or - Tout d’abord, ce prêche est un vibrant appel à la guerre sacrée (djihad) dans le langage et le style du Coran qui communiquent une ferveur et une grande force persuasive aux jeunes et aux masses croyantes. Ces phrases et ces incitations qui furent sans cesse répétées dans l’endoctrinement des prêches et des prières, ont conditionné l’adhésion des populations qui se rallient à l’EI.

A cela s’ajoute l’énumération des souffrances et des injustices accablant les peuples musulmans sur l’ensemble du globe et la responsabilité incombant aux moudjahidin d’assumer leurs obligations de justicier d’Allah pour aller les sauver. S’ils meurent au combat, ils échangeront les misères d’une courte vie terrestre contre les délices éternels du paradis. Le combat pour Allah réclame le sacrifice de sa vie et de ses richesses dans la joie. Les arguments donnés dans l’appel à la guerre et surtout à la revanche contre les ennemis de l’islam, ainsi que l’évocation de la solidarité religieuse de toute l’oumma, doivent certainement impressionner les jeunes musulmans.

Autre facteur : le rétablissement de l’ordre de la charîa exigé par les juristes musulmans à toutes les époques et supprimé par l’Occident. Al-Baghdadi en promet le retour : « Un jour viendra où le musulman pourra marcher partout comme un maître, honoré et révéré, la tête haute et avec sa dignité préservée. Celui qui osera l’offenser sera puni et la main qui voudra l’attaquer, sera coupée ». Cette exigence de suprématie peut nous sembler bizarre pour nous qui considérons que la dignité et les honneurs sont l’attribut de qualités morales individuelles, et non liés exclusivement à une seule religion. La suprématie constitue cependant un élément fondamental de la dhimmitude où elle régit toutes les relations musulmans/non-musulmans.

Ce mélange de récompenses d’Allah, d’appels répétés à la révolte contre les tyrans et les ennemis héréditaires de l’islam, de victimologie musulmane, d’incitation à la haine – le tout émaillé de citations coraniques et emballé dans la vision classique du djihad promettant la possession du monde – concourent à créer un puissant attrait sur les musulmans imbibés de cette culture islamique et familiarisés avec ses thèmes.

Véronique Chemla - Que pensez-vous de la Coalition contre l’Etat islamique : elle a peiné à se constituer, ses opérations militaires ne sont pas aussi médiatisées que l’opération israélienne Bordure protectrice, l’Etat d’Israël en est exclu… ?

Bat Ye’or - Elle a peiné à se constituer du fait qu’elle rompt la solidarité musulmane contre le camp des kuffars (mécréants) et que des pays musulmans financent et aident l’EI. En outre, on ne sait ce que représente le camp des rebelles supposés se battre contre l’EI. Il faut se féliciter que l’Etat d’Israël soit exclu de ce panier de crabes. De toute façon, il n’aurait pas collaboré avec des armées amies. Quant à la surmédiatisation de l’opération Bordure Protectrice, faut-il s’en étonner ? Elle servit à l’UE et à l’administration Obama à vilipender le courage de l’armée israélienne, et les extraordinaires performances du Dôme de Fer (Iron Dome), tout en s’achetant une protection contre le terrorisme intérieur et extérieur. C’est le ricanement d’une UE ruinée et désavouée par ses propres populations et d’un Obama sur le déclin.

Véronique Chemla - Les gouvernements occidentaux se livrent à des contorsions sémantiques en évoquant Daesh, et non l’Etat islamique, et ce, afin d’éviter tout lien entre l’islam et les terroristes de l’EI. En dehors du vocable et de la religion des terroristes, quels sont les autres liens avec l’islam : la persécution des non musulmans (chrétiens, yazidis, etc.) - imposition de la jizya, mise en esclavage, statut inférieur des femmes, etc. -, la prise d’otages et leur égorgement...

Bat Ye’or - L’EI incarne par son gouvernement et son inspiration l’Etat islamique. Il est fondé sur la guerre et axé sur la conquête, c’est son assise principale comme l’était le premier gouvernement islamique. Dès son origine et durant des siècles, l’Etat ottoman s’appela l’Etat ghazi, l’Etat de la guerre contre les non-musulmans. L’appel aux musulmans pour participer au djihad est courant. Dans toutes les guerres anti-chrétiennes, les musulmans accourraient pour se joindre aux armées cantonnées dans des villes-garnisons à la lisière des frontières des pays chrétiens.
 
A part les faits évoqués plus haut témoignant du caractère islamique du gouvernement de l’EI, on peut y ajouter l’application des lois de la charîa, le rejet de tout emprunt à la civilisation occidentale et à ses pratiques « idolâtres » ainsi que le mépris pour ses lois faîtes par des hommes, sans même parler de toutes les déclarations des responsables se référant à la juridiction et à la théologie musulmane.

Les Etats occidentaux, faisant preuve de leur grande érudition en théologie islamique, se sont chargés de proclamer au niveau le plus élevé que l’EI n’avait rien à voir avec le vrai islam. L’EI représente donc une autre religion, une autre culture non-islamique. Ces déclarations s’inscrivent dans la politique de l’UE menée depuis plus d’une quarantaine d’années incriminant Israël de provoquer la guerre afin d’exonérer la civilisation du djihad et de la dhimmitude, corollaire du djihad. C’est la politique du déni de la réalité et de l’affirmation de son contraire.

Mais l’Europe et l’Amérique ne peuvent agir autrement. Depuis 1973 l’UE a fondé sa politique sur l’axiome « islam = tolérance, paix, amour ». C’est la base stratégique de cette nouvelle civilisation multiculturelle euro-méditerranéenne liée à l’immigration, représentée même par un parlement dont personne ne connaît les députés (2), et garante des réconciliations euro-arabe et islam-chrétienté. Cette société euro-méditerranéenne s’est construite sur la promesse de l’éradication d’Israël et son remplacement par la Palestine que l’UE couve jalousement, nourrit, finance et place au centre de son éthique. Elle a embrigadé sa culture, son enseignement, ses médias, ses universités dans cet endoctrinement, lançant ses cerbères contre les récalcitrants et décrétant urbi et orbi où Israël peut construire et où sont ses frontières.

Aujourd’hui, docile à la demande des djihadistes palestiniens, elle s’applique à effacer l’histoire d’Israël et modifie impunément le Mont du Temple en Esplanade des Mosquées. Jésus marchait-il sur l’Esplanade des Mosquées ? Etait-il entré à al-Aksa? Y avait-il prié ? Peu importe, l’Europe accepte « l’Histoire » selon Abou Abbas : « le Temple n’a jamais existé », « l’Arc de Titus à Rome se réfère à la mosquée » et « Jésus était un prophète musulman ». La chaîne France 24 a fait une exception pour Israël. C’est le seul pays dont le nom est omis du ruban passant les informations en continu ; il est remplacé par « Proche-Orient », surtout si les nouvelles proviennent de Jérusalem puisque cette ville n’est pas en Israël. Après la Shoah des corps, l’Europe des droits de l’homme se livre à la Shoah de l’Histoire.

Véronique Chemla - Comment expliquez-vous l’absence de dénonciation massive de l’Etat islamique parmi les musulmans ?

Bat Ye’or - Les musulmans ne peuvent dénoncer leur propre civilisation et leur propre foi. Les théories de l’EI sont prêchées par les plus grandes célébrités de l’islam comme le cheikh Youssef al Qaradaoui, mais elles demeuraient théoriques. Je pense qu’un très grand nombre de musulmans les approuvent, du fait que les critiques sont si faibles. Une dénonciation massive par ceux qui les rejettent, exigerait une organisation légale, un financement et beaucoup de courage vu que les dissidents risquent la mort. Certains peuples néanmoins l’on fait en rejetant les islamistes au cours de combats sanglants. Le monde musulman est très divisé, en proie au chaos, au terrorisme et à la destruction causée par ses conflits intérieurs. Je crois que la guerre contre l’EI, le combat des Kurdes, le refus d’instaurer des gouvernements islamistes, en Tunisie et notamment en Egypte où le général al-Sissi dut affronter Obama, constituent une forte protestation des gens sur le terrain. Ils en payent le prix par le terrorisme. Ceux qui devraient dénoncer la barbarie de l’EI sont les musulmans d’Occident. On a entendu des proclamations à ce sujet. Les intellectuels surtout n’ont pas craint de prendre des risques.

Ce déni du caractère islamique de l’EI par certains musulmans est le bienvenu. Il implique une reconnaissance implicite du caractère barbare de ces lois islamiques et devrait induire, par conséquent, une critique profonde conduisant à une réforme de la pensée politique et religieuse – les deux sont liées – de l’islam actuel. C’est maintenant  que les musulmans réformistes devraient se manifester par une ouverture aux autres, particulièrement à Israël, l’acceptation des différences et un rejet de l’idéologie djihadiste. Sans parler des réformes de la société musulmane. Mais on en est encore bien loin. Maintenant on attend du président Obama et des stratèges occidentaux, des explications sur leur politique visant à donner le pouvoir aux Frères Musulmans dans tout le Moyen Orient. Il serait intéressant de les entendre.

(1) Euro-Arab Dialogue. The relations between the two cultures. Acts of the Hamburg symposium, April 11th to 15th 1983. English version ed. Derek Hopwood (London : Croom Helm, 1983), p. 9.

(2) Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM), créée en décembre 2003 à Naples par le forum parlementaire euro-méditerranéen et confirmée à Dublin en mars 2004 par la Conférence ministérielle.

Reproduction autorisée avec mention :


 

1 commentaire:

  1. excellente interview - Bath Yeor m'impressionne par sa lucidité et sa compréhension qui va au-delà des apparences. Quand on parle de l'Islam il faut aller au-delà du visible. C'est une religion, une spiritualité - en même temps qu'une culture, une façàn de vivre - et une façon de se représenter le monde. Merci Michel de l'avoir publiée

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