Michel
Garroté -- Personne ne connait le
nombre réel de manifestants qui ont défilés dimanche 11 janvier 2015 à Paris au
nom du « Je suis Charlie ». Ce que l’on sait, en revanche, c’est qu’ils
n’ont pas manifesté pour toutes les victimes dans le monde de l’islamisme
violent et conquérant et qu’ils n’ont pas non plus manifesté pour une réforme
de l’islam ou tout au moins de sa dimension violente et conquérante. Tous les
musulmans ne sont pas des terroristes. Mais la plupart des terroristes sont
musulmans. Cherchez l’erreur.
Harith
al-Nadhari, un responsable religieux d’al-Qaïda, dont se réclamaient les frères
Kouachi, a menacé la France de nouvelles attaques dans une vidéo : « vous
ne serez pas en sécurité tant que vous combattrez Allah, Son messager et les
croyants ».
Le 7 janvier,
Boko Haram a commis son massacre le plus meurtrier au Nigeria : 2’000
personnes ont perdu la vie ; les islamistes de Boko Haram ont entièrement
brûlé la localité de Baga, dans l’État de Borno, ainsi qu’une quinzaine de
villages aux alentours.
Cinq
journalistes / caricaturistes ont été tués chez Charlie Hebdo. Pendant ce
temps, on massacre - au nom d’Allah - des milliers de personnes en Afrique, au
Proche et au Moyen Orient et ailleurs. Ces milliers de victimes ne sont pas
Charlie et n’ont pas été évoquées lors de l’immense manifestation qui s’est
déroulée à Paris le dimanche 11 janvier 2015.
A ce
propos, Christian Vanneste a récemment écrit : « L’immense
manifestation qui s’est déroulée à Paris a été polymorphe. C’est hélas le
propre des démocraties modernes sous la pression haletante des médias de ne
pouvoir accéder au long terme et de ne l’évoquer que de manière déclamatoire
pour se complaire aux vagues émotionnelles de l’opinion. C’était aussi Paris-sur-scène
avec un spectacle parfaitement maîtrisé. Mais là encore, le spectacle n’est pas
la réalité. Lorsque le rideau tombe, chacun quitte le théâtre pour retourner à
la vraie vie ».
Christian
Vanneste : « Seuls les auteurs, les comédiens et le metteur en scène
jouiront ensuite d’un succès, dans le monde réel. On peut penser que les
organisateurs du défilé, essentiellement nos responsables politiques, tireront
un bénéfice de la réussite. A présent, c’est surtout contre notre faiblesse que
nous devons nous battre, celle qui consiste à accepter que des « jeunes »
expriment leur soutien à des actes barbares et stupides, celle qui tolère la
présence des pyromanes, le Qatar et la Turquie, lorsqu’on rend hommage aux
victimes de l’incendie et aux pompiers », conclut Christian Vanneste.
Dans ce
contexte, intéressons-nous au témoignage du frère de Patrick Boisseau, la
première victime assassinée par les terroristes : « Quand j’entends à
la télé ‘On pense aux victimes’, on pense aux victimes connues, regrette
Christophe, le frère de Frédéric Boisseau. Mais il n’y avait pas qu’eux, il y
en a 12. Mais on entend parler que de cinq. Les autres c’est quoi ? Des nantis
? Des dommages collatéraux ?. Ils étaient là au mauvais moment, au mauvais
endroit. Mais on aurait dû parler d’eux tous en même temps ». Ce que je
veux, c’est qu’on parle de tout le monde. C’est bien beau de décréter un deuil
national, mais ce deuil je ne l’ai pas pris que pour les 5 dessinateurs, je
l’ai pas pris pour les autres. Ma colère aujourd’hui c’est qu’on les a oubliés ».
De son
côté, le président camerounais Paul Biya s’est fendu d’un coup de gueule sur sa
page Facebook : « Mes collègues Africains rendent des hommages aux morts
Français mais les morts de chez nous ils s’en foutent. Vous faites honte à
l’Afrique ». Le Chef de l’Etat du Cameroun condamne les présidents africains
qui n’ont jamais manifesté un soutien à l’égard du Cameroun et du Nigéria qui
ont perdu plus 10’000 personnes depuis 10 ans à cause du terrorisme. Ces deux
pays vivent des tensions politiques et sociales à cause de Boko Haram. Dimanche
11 janvier 2015, des présidents africains participaient à la marche de
protestation à Paris.
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