Michel
Garroté -- Aujourd’hui, lundi 2 février 2015, s’ouvre le
procès de DSK et Consorts à Lille, procès dit « le procès du Carlton de
Lille ». Petit retour en arrière. Dans « Affaires DSK, la contre-enquête
», de Michel Taubmann, publié aux Editions du Moment, on peut notamment lire (extraits
commentés) : Il y a eu une intervention, à un niveau que j’ignore, de
certaines personnes qui agissent peut-être officieusement, à l’insu peut-être
même des plus hautes autorités françaises, mais en tout cas des informations
qui viennent de France par des voies judiciaires, diplomatiques ou policières
et qui accréditent l’idée que DSK serait impliqué dans d’autres affaires de mœurs.
Michel Taubmann n’accuse pas l’UMP ; il
dit tenir ses informations de plusieurs sources dignes de foi. Dans son livre,
il revient sur le déroulement de la journée du 14 mai. « Rien ne serait
arrivé si je n’avais pas eu cette relation consentie mais stupide avec
Nafissatou Diallo », dit DSK. « Ce jour-là, j’ai ouvert la porte à
toutes les autres affaires » (affaires de sexe
consenties).
Nafissatou
Diallo n’aurait été guère choquée de voir DSK sortir nu de la salle de bains (normalement,
une douche, ça se prend nu). Elle se serait dirigée vers la sortie sans se
hâter avant de fixer Dominique Strauss-Kahn du regard. Ce dernier y aurait vu
une invitation et n’aurait pas résisté à la tentation d’un acte sexuel
précipité mais consenti. Soyons précis : 1- elle a proposé une fellation à
DSK ; 2- de plus, les valises de DSK, sur le départ, étant devant la porte,
elle n’avait pas à entrer. Dans son livre, Taubmann tente de démonter les
accusations contre DSK, pour soutenir la thèse d’une relation sexuelle
consentie, voire provoquée par Nafissatou Diallo, qui pourrait, explique-t-il,
être l’auteur du vol du téléphone portable disparu de l’ex-patron du FMI.
« Dominique Strauss-Kahn a été piégé. Cet homme-là n’a violé personne, ni
à New York, ni à Paris, ni nulle part », a affirmé Taubmann mercredi sur
Canal+. C’est donc bien ce qu’il y a eu piège et non pas complot ; ce n’est pas
une différence de nature ; c’est une différence de degré.
Pour
Taubmann, « c’est une affaire politique, ce n’est pas une affaire de
mœurs » et elle soulève « des questions qui concernent les services
secrets ». Parmi ses soupçons : la veille de l’affaire du Sofitel, le 13
mai, DSK se rend compte que sa messagerie Internet a été « piratée »
et que des informations confidentielles le concernant sont maintenant « en
possession des plus hauts dirigeants de l’UMP ». Michel Taubmann décrit la
scène d’un DSK « sortant de la salle de bains en tenue d’Adam ».
Nafissatou lui lance « un regard suggestif ». DSK, selon lui,
« a vu une proposition ». Sur Canal+, il était clairement question d’une
invitation à se faire administrer une fellation ; il est vrai que sur Canal+ on
dit les choses de façon plus concrète que dans d’autres médias qui eux
pratiquent la pudeur à géométrie variable. Relation consentie et non payée,
selon DSK cité par l’auteur, qui en conclut que le mobile de la présence
anormale de la femme de chambre est ailleurs. Et pourquoi pas dans le vol d’un
des portables de DSK, celui du FMI qui comporte des informations économiques importantes.
« Le
portable a très vraisemblablement disparu dans la suite 2806 du Sofitel »,
écrit l’auteur en donnant un détail des appels téléphoniques. Le dernier appel
téléphonique est passé par DSK à sa fille, après sa relation avec la femme de
chambre. Quelques minutes plus tard, DSK « n’est peut-être plus en
possession de son portable du FMI ». Or, selon lui, « deux personnes
sont en mesure de l’avoir volé : Nafissatou Diallo et un inconnu, peut-être un
ingénieur chargé de la vidéosurveillance », arrivé avant la police.
L’auteur retient alors deux choses sûres : la disparition du téléphone et la
fausse accusation de tentative de viol. Michel Taubmann mentionne un épisode
jamais rapporté jusqu’alors : en sortant de sa chambre, pour quitter l’hôtel,
DSK croise Nafissatou Diallo dans le couloir, à l’étage. « Hello »,
lui lance-t-il tout en faisant un geste de la main. Elle lui répond du regard,
écrit le narrateur selon lequel la femme de chambre, comme en témoignent les
vidéos qu’il a vues, a ensuite un comportement décontracté. Puis, Diallo bavarde tranquillement avec
deux collègues qui, juste après cela, se tapent les mains dans le genre « on
l’a eu ; ça a marché », comme on peut d’ailleurs le voir sur les
vidéos de l’hôtel.
Sur
Boulevard Voltaire, la journaliste française Eloïse Gloria écrit (extraits
adaptés ; voir lien vers source en bas de page) Les tribulations érotiques
de Dominique Strauss-Kahn reviennent polluer périodiquement les gros titres des
magazines les plus sérieux – ou perçus comme tels. Aujourd’hui s’ouvre le
procès du Carlton de Lille, où il comparaîtra pour « proxénétisme aggravé
en réunion ». Cette sordide histoire nous en aura beaucoup appris sur la
mentalité du microcosme politico-médiatique. Chacun connaissait les pratiques
du personnage, nul ne pipait mot. Au pire le disait-on « libertin ».
Puis, au fil des investigations, les langues se délièrent. Les journalistes
durent admettre être au courant depuis belle lurette de sa boulimie sexuelle.
L’omerta
se mua en racolage sur papier glacé : des éclaboussures séminales sur la
chemise de Nafissatou Diallo à New York au coup tiré vite fait dans les
toilettes d’un restaurant parisien, en passant par les partouzes ou les bars à
putes, aucune de ses acrobaties ne nous fut épargnée. L’affaire DSK a défoncé à
la hussarde la porte entrebâillée de la « peoplelitique »
décomplexée, au détriment d’un traitement de l’information plus digne et distancié ;
énième symptôme d’une société en perte de repères et en quête de
sensationnalisme, de promiscuité, de vulgarité. Ces mêmes journalistes ont,
maintenant, le culot de nous brandir un sondage arguant que « 79 %
des Français estiment que DSK aurait été meilleur président que François Hollande ».
On leur rétorquera que n’importe quel tocard ferait mieux qu’Hollande.
L’attitude
des hommes politiques ne fut guère plus reluisante ; feignant la surprise,
l’indignation, se réfugiant dans le mutisme, fuyant les soirées où ils étaient
susceptibles de croiser le pestiféré dont ils louaient la veille les talents de
directeur du FMI. Aujourd’hui, une enquête de Vanina Kanban pour Canal+ dévoile
que Nicolas Sarkozy et François Fillon avaient eu vent dès mars-avril 2011, par
le biais d’écoutes téléphoniques, de l’implication de DSK dans le scandale du
Carlton, soit six mois avant que la presse s’en fasse l’écho. Une clé USB
contenant des informations sur « DSK » et des
« prostituées » aurait même circulé à Matignon. Autant dire qu’une
sacrée portion de la sphère politique devait être au parfum. Quels que soient
l’écœurement, le rejet, le mépris que puisse inspirer Dominique Strauss-Kahn,
l’indécence de sa conduite n’a d’égale que celle avec laquelle les meutes de
chiens le déchiquetèrent goulûment, à grands coups de crocs (fin des extraits
adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
Reproduction
autorisée avec mention :
Source :
Avertissement :
« Le
blog de Michel Garroté a été supprimé ». Voilà le message que certains de
mes lecteurs ont vu apparaître sur leur écran, lorsqu’ils ont tenté d’accéder à
mon blog. La raison de cet incident est simple : ces derniers jours, un
nombre incalculable de sites et blogues ont fait l’objet de cyber-attaques (et,
non, « le blog de Michel Garroté » n’a pas été supprimé et moi non
plus je n’ai pas été supprimé…). Si cela devait se reproduire, vous auriez alors
plusieurs solutions : « rafraichir » la page d’accueil de mon
blog ; revenir plus tard sur mon blog ; introduire les mots « le
blog de Michel Garroté » dans la recherche Google ; ou encore, lire
mes articles sur http://www.lesobservateurs.ch/
et sur http://www.resiliencetv.fr/.
Il est clair que les gauchistes et les islamistes vont sans doute continuer
leurs cyber-attaques contre les blogues tels que le mien. Il va falloir
apprendre - toujours plus - à vivre avec cela.
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