Michel
Garroté -- Après les attentats de Toulouse, Bruxelles,
Paris et Copenhague, il est légitime de se poser la question : aujourd’hui,
l’antisémitisme est-il très répandu, plutôt répandu, plutôt rare ou très rare ?
Il y a aujourd’hui plusieurs formes d’antisémitisme. L’antisémitisme est
aujourd’hui très répandu. Cela tient notamment à l’islamisme et à l’imposture
antisioniste, une forme particulièrement dangereuse d’antisémitisme. Le
sionisme, c’est, concrètement, le simple droit des Juifs, à disposer, d’un Etat
juif, dans des frontières, réellement défendables. Alors que l’antisionisme,
c’est, concrètement, la négation, pure et simple, de l’Etat d’Israël, quelles
que soient ses frontières. L’imposture antisioniste, fait passer le sionisme,
pour une idéologie raciste et impérialiste. En clair, on veut bien, ne pas être
antisémite. Mais à condition que tous les palestiniens de la planète, puissent
vivre, à l’intérieur, des frontières actuelles, d’Israël. Autrement dit, on
veut bien, ne pas être antisémite, mais à condition qu’il n’y ait plus d’Etat
Juif au Proche Orient. Il y a pire. L’Arabie saoudite et l’Iran notamment, avec
leurs pétrodollars, investissent des sommes folles, dans des médias et des
publications, viscéralement antisémites, y compris en anglais et en français.
Enfin, il y a « l’antisémitisme ordinaire », dans les pays occidentaux. Concrètement, dès qu’un Juif occupe une fonction dans les médias ou dans la
banque, on amplifie le phénomène. Et on raconte, que « la presse et la finance,
sont contrôlées par... ».
Quelles
sont les conséquences de cette structure autocratique attribuée au judaïsme ?
La principale conséquence, c’est le maintien des mythes destructeurs : le mythe
du lobby juif, le mythe du complot juif, etc. Il a suffi, qu’un jour, De
Gaulle, parle, du peuple juif « dominateur et sûr de lui » et le mythe
destructeur, a retrouvé, ses lettres de noblesse, dans la France
post-vichyssoise. Or, les mythes destructeurs, en période de difficultés,
engendrent des boucs émissaires. Dans les démocraties occidentales, on parle du
soi-disant « pouvoir des Juifs », une fiction. Mais on ne dit rien du réel
péril islamique, qui sévit, dans certaines banlieues, devenues des zones de non
droit. Au lieu de soulever le vrai problème avec courage, on entretient des
mythes avec lâcheté. Et dans ce cadre, on a recours à l’alibi antisioniste.
Qu’est-ce
qui unit les Juifs et les non-juifs pour lutter contre la judéophobie ? L’unité
chez les Juifs est insuffisante. Comme est insuffisante l’unité chez les
Chrétiens. Et comme est insuffisante l’unité entre Juifs et Chrétiens. L’unité
n’est pas insuffisante en soi. L’unité est insuffisante face à l’urgence du
danger islamique. En temps de paix, la diversité est une excellente chose. En
revanche, en temps de guerre, la diversité, tout en demeurant vivante, ne doit
pas porter atteinte à l’unité. Or, l’islam radical, nous impose, une guerre
terroriste. Les cibles de cette guerre terroriste sont Israël, les Juifs et les
Chrétiens. L’historienne Bat Ye’or dit et écrit cela depuis plus de 30 ans. Les
Juifs ont droit à la diversité comme n’importe quelle autre communauté humaine.
Cela dit, le mémorial de la Shoah et la survie d’Israël devraient plus unir les
Juifs. Les Juifs ne peuvent pas se permettre d’oublier la Shoah et de rester
divisés sur Israël. Il existe des Juifs antisionistes et des alter-juifs. Il y
a trop de Juifs qui sont devenus indifférents à la destinée d’Israël. Je suis
très enthousiaste, de la diversité, des sites et des blogues juifs francophones
et je les connais bien. Cependant, pour défendre et valoriser leur cause, je
suis souvent obligé de recourir à des sites juifs anglophones ou simplement à
des sites américains.
Est-ce
que l’Iran est l’expression d’un élément de la psyché anti-juive ? L’Iran,
c’est l’Iran des mollahs intégristes et génocidaires, c’est l’Iran du Guide
suprême, un ayatollah, et ce, depuis 1979, au temps de l’ayatollah Khomeiny. La
différence entre 1979 et 2015, c’est qu’avec l’uranium enrichi et les missiles
dont dispose aujourd’hui l’Iran, ce pays peu dès maintenant lancer une « bombe
sale » sur Israël. L’Iran n’a pas besoin d’attendre d’avoir une bombe atomique.
Une « bombe sale » avec 500 grammes de poudre d’uranium enrichi et un seul missile
suffissent déjà. Quant à la doctrine iranienne, elle est, en effet, un élément
de la psyché anti-juive. Elle en est même l’expression la plus radicale, la
plus dangereuse et la plus concrète. Il y a une similitude frappante entre le
parcours des mollahs et celui d’Hitler. Ils sont partis de rien. Ils se sont
retrouvés au pouvoir. Ils ont des tics nerveux lorsqu’ils parlent en public.
Ils ont fait de l’antisémitisme une pathologie obsessionnelle. Ils tiennent un
discours délirant qui néanmoins enthousiasme les foules. Ils choisissent de
plonger leur pays et leur peuple dans une spirale infernale qui mènera à
l’inéluctable chaos. La question n’est pas de savoir si l’Iran veut
l’apocalypse. La question est de savoir qui va empêcher ou limiter cette
apocalypse. L’Imam chiite de jadis — dont la mémoire est véhiculée par le
régime iranien — est sensé « revenir ». Et toujours selon ce même régime
iranien, Israël doit être détruit avant le « retour » de l’imam en question.
Quelle
est l’influence de l’Iran sur la politique du Hezbollah envers les Juifs
d’Israël et envers les Juifs du monde entier ? Le Hezbollah est une
organisation terroriste armée et financée par l’Iran. Le Hezbollah veut
détruire le christianisme au Liban et le judaïsme en Israël. La politique du Hezbollah
envers les Juifs d’Israël et envers les Juifs du monde entier est la politique
des mollahs intégristes et génocidaires iraniens. Il n’y a pas de politique du
Hezbollah. Il y a une politique iranienne mise en pratique par le Hezbollah. Le
représentant du Hezbollah en Iran est aux ordres des mollahs iraniens. Faire la
nuance entre l’Iran et le Hezbollah, c’est comme si l’on faisait la nuance,
entre le régime hitlérien en Allemagne et les Waffen SS de la Division
Charlemagne française, de la Division Azul espagnole et du Mouvement rexiste
belge. Ces Divisions et mouvements étaient sous les ordres des Hitlériens,
point final.
Les
antisémites sont-ils en train de développer un complexe de supériorité comme
jadis les nazis ? Il y a toujours un complexe de supériorité et une exaltation
de pseudo-valeurs soi-disant supérieures chez les chantres de l’anti-quelqu’un.
C’est le cas du national-socialisme (anti-juifs), du communisme
(anti-bourgeois), du fascisme (anti-démocrates) et de l’islamisme (anti-non musulmans).
Dans les quatre cas, il s’agit de détruire la société libre et laïque de
culture judéo-chrétienne.
Les
arabo-musulmans souhaitent-ils une réconciliation avec les Juifs ? En français,
réconciliation veut dire rétablissement de l’amitié entre personnes brouillées.
La question n’est pas si la réconciliation est possible. La question est si les
arabo-musulmans souhaitent une réconciliation avec les Juifs. Or, si souhaiter
la réconciliation veut dire souhaiter le rétablissement de l’amitié entre personnes
brouillées, encore faut-il souhaiter et prouver cela par des actes clairs et
concrets. Hélas, côté arabo-musulman, les actes ne sont ni clairs ni concrets.
Il existe des sites qui traduisent en anglais les discours politiques et les
interviews qui paraissent dans les médias arabo-musulmans. C’est vraiment très
éclairant. Car le même chef politique arabo-musulman qui se la joue sympathique
dans une interview accordée à un média européen, devient carrément odieux dans
les interviews qu’il accorde aux médias de son pays. Il y a double langage. Et
donc il y a mensonge. Aux occidentaux, les dirigeants arabo-musulmans parlent
de « paix ». A leurs coreligionnaires, les mêmes dirigeants parlent de guerre,
de djihad et de destruction de l’Etat d’Israël. Je croirai
au souhait arabe de réconciliation avec les Juifs quand il y aura concordance
entre les déclarations arabes faites en Occident et les déclarations arabes
faites en Orient. Dans l’intervalle, nous n’y croyons pas, nous prônons la vigilance
ainsi que la fermeté.
La
négation de la Shoah est une liberté d’expression ou un délit raciste ? Ce
n’est pas une question de liberté d’expression. C’est une question de
conscience. Il y a eu et il y a encore des génocides. Il y a eu le génocide arménien.
Il y a le génocide du Darfour. Sur une échelle plus grande et sur une période
plus longue, il y a eu les 100 millions de victimes du communisme dans le monde
entre 1917 et 1992. Cependant, il demeure ce que j’appelle l’exception de la Shoah avec six millions de Juifs tués entre 1939 et 1945, soit en six ans. Et
en conscience, je ne peux pas tolérer la négation de cette exception qu’est la Shoah. Parce que, justement, c’est une question de conscience et non pas une
question de liberté d’expression.
Pourquoi, en conscience, dis-je qu’il y a
l’exception de la Shoah ? C’est très simple. Certes, il y a eu et il y a encore
des génocides. Certes, le communisme a fait plus de victimes que le
national-socialisme. Mais il y a une particularité unique qui est propre à la Shoah. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que dans des pays
de culture judéo-chrétienne le peuple choisi par Dieu a fait l’objet de
déportations et d’exterminations minutieuses, planifiées jusque dans les
moindres détails logistiques et administratifs. Des Allemands et des
collaborateurs ont organisé cette monstruosité en terre judéo-chrétienne avec
la même discipline et la même sérénité que s’il s’agissait des bêtes
contaminées, de bovins atteints de la maladie de la vache folle ou de poules
atteintes de la grippe aviaire. Après cette monstruosité, ces mêmes Allemands
et ces mêmes collaborateurs ont déclaré à leurs juges, qu’ils avaient
simplement obéi aux ordres et qu’ils n’avaient pas eu le choix. En ma qualité
de catholique et en ma qualité de journaliste, j’ose affirmer ici que nous
avons tous une conscience. Et que par conséquent, nous ne pouvons pas dire que
nous obéissons simplement aux ordres et que nous n’avons pas le choix. En
conscience, nous avons le droit de choisir, le droit de désobéir et le droit de
résister. C’est pour cela que la négation de la Shoah est non seulement un
délit raciste mais une offense envers la mémoire des victimes et une offense
envers leurs descendants. Le national-socialisme a voulu supprimer le peuple
choisi (et non pas « élu ») par Dieu. Autrement dit, le national-socialisme a
voulu supprimer Dieu. En voulant supprimer les créatures créées et choisies par
le Créateur, le national-socialisme a prétendu supprimer le Créateur lui-même.
Un catholique ne peut donc pas assimiler le négationnisme à une liberté
d’expression. Ce n’est pas un acte libre que de nier la Shoah. C’est au
contraire une forme diabolique d’esclavage. Un négationniste de la Shoah est un
esclave du Mal absolu et un esclave de la fausse liberté. La vraie liberté, la
liberté intérieure, la liberté en conscience et la liberté de conscience, face
à l’exception de la Shoah, c’est la liberté de dire, en conscience, que la Shoah est une exception et que cette exception ne peut pas tolérer
l’intolérable, c’est à dire que cette exception ne peut pas tolérer le
négationnisme. La Shoah fut le fruit mauvais d’une société gravement malade. La
négation de l’exception de la Shoah est, elle aussi, le fruit mauvais d’une
société gravement malade.
Pourquoi
la négation de la Shoah est-elle devenue la pensée dominante dans la plupart
des pays arabes ? Les nationaux-socialistes ont eu des alliés dans le monde
arabe dès les années 1920. Puis, ce fut le grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin
Al Husseini, qui devint l’allié palestinien du Reich hitlérien. Aujourd’hui, ce
même monde arabe vit sous la férule de dictatures laïques ou de théocraties
intégristes selon les cas. Ces dictatures et ces théocraties maintiennent leurs
populations dans la misère et la répression. Pour justifier cela, il leur faut
inventer un bouc émissaire. Le bouc émissaire c’est Israël en particulier et
les Juifs en général. En niant la Shoah, les dictateurs et les mollahs croient
pouvoir nier Israël. Comme si Israël se justifiait par la Shoah et rien que par
la Shoah ! Israël se justifie par la Shoah et aussi par le droit des Juifs à
avoir un Etat juif, un Etat pour les Juifs, dans ce vaste espace du Proche et
du Moyen Orient où il reste encore beaucoup de place disponible pour d’autres,
au Sinaï et en Jordanie par exemple… La littérature négationniste et les
émissions radio télévisées négationnistes sont choses courantes dans le monde
arabe. Le nazisme, le néonazisme et les nazis réfugiés dans le monde arabe
(Aloïs Brunner etc.) ont donné une impulsion à ce phénomène. Mais aujourd’hui,
ce phénomène est de la responsabilité des dictateurs et des mollahs en place.
Les dictateurs et les mollahs sont responsables de cette situation. Les
dictateurs et les mollahs prouvent, par cette situation, qu’ils ne veulent
absolument aucune forme de paix avec les Juifs, quoi que les Juifs fassent ou
ne fassent pas, à travers Israël, cet Etat minuscule, pas plus grand que la
Picardie, dans l’immense Proche et Moyen Orient, avec ses vastes espaces encore
inhabités…
Quel
danger représente la résurgence de cette négation en Europe ? Cette résurgence
est d’autant plus grave qu’elle est subtile. Aujourd’hui, le négationnisme en
Europe n’est pas aussi franc et massif qu’à Damas ou à Téhéran. Le
négationnisme en Europe est plus subtil, en ce sens qu’il est insinué,
sous-entendu. On commence par dire que « la Shoah ne justifie pas ce que font
les Israéliens ». On continue en disant que « selon certains, il n’y aurait pas
eu, dans les camps nazis, six millions de morts, mais beaucoup moins ». Bref,
de mauvaise foi en mauvaise foi, on finit par insinuer à la fois la négation de
la Shoah et la négation d’Israël. Cela arrange bien l’Europe de véhiculer tous
ces sous-entendus et toutes ces insinuations, car cela « justifie », en quelque
sorte, le fait que les Européens, notamment les européens musulmans soient à la fois très pro-palestiniens et très
anti-israéliens. Ne pas combattre le double négationnisme à l’européenne (non à
la Shoah et non à Israël), c’est rester passif face à cette volonté, de plus en
plus évidente, d’en finir avec Israël, l’Etat qui gêne, soi-disant. Qui gêne,
soi-disant, uniquement parce qu’en réalité, les Européens, sont prêts, à
s’allier aux Arabes, aux Russes, aux Chinois, pour mettre en échec les
Américains. C’est l’euro-bêtise et l’euro-orgueil. Les Européens ne comprennent
pas que l’antisémitisme est toujours un précurseur de l’anti-christianisme. Les
haïsseurs d’Israël sont souvent les haïsseurs de l’Eglise catholique te des chrétiens en général. Ce n’est
pas nouveau. Dans « Mein Kampf », Hitler maudissait les Juifs et l’Eglise
catholique. Aujourd’hui, c’est toute la société libre et laïque de culture
judéo-chrétienne, qui est en danger. On peut, hélas, dire que les
propagandistes palestiniens et islamiques et leurs « idiots utiles », dans les
médias européens, font du bon travail. Heureusement, il y a Internet où l’on
peut lire nos opinions sur toutes ces questions.
Le rôle
d’Internet dans la lutte contre la négation de la Shoah ? Il se trouve que,
justement, les négationnistes ont recours à Internet. Internet est l’espace
privilégié des négationnistes de la Shoah. Pourquoi ? Parce qu’il est beaucoup
plus difficile, techniquement, de faire justice de délits commis sur le Net,
que de faire justice des délits commis dans un média traditionnel. Mais cela
signifie, aussi, que nous-mêmes, nous devons recourir à Internet le plus
possible, notamment via nos sites et blogues.
Comment
ressent-on les effets de la négation de la Shoah quand on appartient à la
génération de descendants des victimes de cette tragédie ? C’est le combat
entre le bien et le mal. L’enfer des camps fut le triomphe apparent du mal
absolu. Et comme si cela ne suffisait pas, le mal absolu passe une deuxième
fois par le négationnisme. Mais en réalité, le mal, même absolu, ne triomphe pas
éternellement. L’existence même du peuple juif, l’existence même d’Israël,
traduisent la victoire du bien sur le mal. Cela dit, ce mal a tué six millions
de Juifs. En cela, la négation de la Shoah est non seulement un délit raciste
mais une offense envers la mémoire des victimes et une offense envers leurs
descendants. Quand on appartient à la génération de descendants des victimes de
cette tragédie, les effets de la négation de la Shoah sont, humainement,
insoutenables. C’est pour cela que j’invite toujours les gens à croire
fermement que le bien finit par triompher du mal. Mais nous devons participer à
ce processus. Le bien ne peut pas triompher sans notre participation active à
son avènement.
Contre
les prédateurs de la mémoire, que faire ? Ne pas s’endormir. Rester éveillé et
vigilant. Ne pas avoir peur de témoigner à contre-courant. Rester unis. Les
Juifs, savent que, depuis le Père Etienne Richer (« Aimer Israël: pourquoi ? »,
Pneumathèque, 1995), Jean-Paul II (l’Eglise catholique reconnaît que les prémices
de la foi catholique se trouvent dans les patriarches, Moïse et les prophètes
dans « Nostra Aetate ») Jacques Maritain et même depuis saint Bernard (« les
branches ne doivent pas être ingrates envers la racine, les branches ne
disputeront pas à la racine la sève qu’elles tiennent d’elle ») ou, encore,
bien avant, depuis saint Jean l’évangéliste (Jn 4, 22 : « Le salut vient des
Juifs »), les Juifs savent, avec ces personnes citées, qu’ils ont des vrais
amis parmi les non-juifs. Pratiquants ou non pratiquants, les Juifs sont nos
frères aînés dans la foi. Sans le judaïsme, il n’y aurait jamais eu de
christianisme. Dans le prolongement de saint Jean, de saint Bernard, de Jacques
Maritain et des autres, je pense que nous sommes sur le même bateau, pour dire les
choses simplement.
A cet
égard, n’oublions pas que depuis une quarantaine d’années, la majorité des
politiciens et des journalistes français – sans même s’intéresser à
l’opinion publique israélienne – font une fixation obsessionnelle
sur la Judée Samarie, dite Cisjordanie. A les lire et à les entendre, on
croirait que la priorité de la planète la plus urgente se concentre,
essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, sur ce petit bout de terre
disputé qu’est la Judée Samarie, dite Cisjordanie ; et non pas sur la Russie,
l’Ukraine, la Centre Afrique, la Chine, la Corée du Nord, le Pakistan, l’Iran,
la Syrie, la Turquie, l’Irak, l’Asie centrale, le Mexique, le Venezuela, le
Nigeria, le Kenya, le Soudan, l’Indonésie, la Somalie etc.
Depuis
65 ans, Israël est victime d’une effroyable imposture, celle du paradigme
inversé. La Terre des Hébreux est juive depuis 5’000 ans. Alors que l’islam ne
compte que 1’400 ans d’histoire. Et alors que les Arabo-musulmans de la
Péninsule arabique, dès le VIIe siècle, ont envahi et occupé militairement la
Terre des Hébreux et d’autres terres encore, où ils n’avaient pourtant pas leur
place et où ils ont imposé l’islam par la force du sabre. Serait-il un fait patent et
constant que les dirigeants palestiniens, et ceux qui les soutiennent, haïssent
les Juifs ? N’est-il pas exact que depuis soixante ans, tous les dirigeants
palestiniens sans exception, lorsqu’ils s’expriment en terre d’islam, déclarent
« qu’un bon Juif est un Juif mort » ? Et le fait que ces mêmes
dirigeants palestiniens ne disent pas cela dans leurs déclarations aux médias
occidentaux y change-t-il quelque chose ? Non, car dans la presse mahométane,
les dirigeants palestiniens disent bel et bien « qu’un bon Juif est un Juif
mort », que l’Etat hébreu « n’est pas juif » et autres amabilités du même
acabit.
Il y a
soixante ans, les dirigeants palestiniens ont refusé l’Etat qu’on leur
proposait, alors que jusque-là, il n’y avait jamais eu d’Etat palestinien. Les
nations mahométanes ont ordonné aux palestiniens de quitter Israël afin que les
armées arabes puissent anéantir le peuple israélien sans effets collatéraux
côté palestinien. Le monde arabo-musulman a transformé, par la
contrainte, les palestiniens en « réfugiés » ; et soixante ans plus tard, ces
mêmes palestiniens sont, encore et toujours, des « réfugiés », dans les pays du
Proche et du Moyen Orient où les arabo-musulmans les ont parqués dès 1948. De toute évidence, ceux qui
aujourd’hui soutiennent les dirigeants palestiniens actuels, feignent d’ignorer
que Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, n’est pas plus modéré que les psychopathes
du Hamas, notamment lorsque Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, parle des Juifs, à
ses coreligionnaires palestiniens en particulier et arabes en général.
Je
prends un exemple : lorsque nos médias parlent d’Israël, ils disent
indistinctement « L’Etat d’Israël » ou « L’Etat hébreu ». Autrement dit, nos
médias, par les mots qu’ils emploient, reconnaissent implicitement que l’Etat
d’Israël est un Etat hébreu. Or, les Hébreux étant des Juifs, l’Etat hébreu est
un Etat juif. Un Etat juif où vivent un million d’arabes. Un million d’arabes qui pour
rien au monde – quoi qu’ils puissent raconter et radoter auprès des médias
palestiniens – n’aimeraient vivre sous la férule du Hamas ou même du Fatah. Car
l’Etat hébreu – et donc l’Etat juif – est un Etat démocratique, libre et
souverain. Alors que les territoires dominés par le Fatah et le Hamas restent
des espaces qui selon Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen et selon les psychopathes
du Hamas devraient être des espaces Judenrein. Autrement dit, ceux qui
soutiennent les actuels dirigeants palestiniens, soutiennent, conséquemment, un
futur Etat palestinien Judenrein. Un Etat palestinien Judenrein, qui, lui-même,
refusera de reconnaître l’Etat hébreu.
Un
futur Etat palestinien Judenrein qui refusera de reconnaître l’Etat hébreu
parce que – selon tous les dirigeants palestiniens passés et actuels sans
exception – il ne devrait pas y avoir un seul Juif dans cette partie du Proche
Orient, ni en Israël, ni en Judée Samarie, ni dans la bande de Gaza, ni
d’ailleurs nulle part au Proche et au Moyen Orient. Les Juifs n’ont rien à faire
au Proche Orient, mais les mahométans sont en France une communauté ayant droit
à des égards particuliers. Au Proche Orient, les Juifs sont une « anomalie »
(avec 5’000 ans d’histoire tout de même…), mais en France, les mahométans vont
vivre publiquement, je cite un ancien ministre français, un « ramadan, mois de
jeûne, d’effort, de quête spirituelle, de retour sur soi mais aussi d’ouverture
aux autres, de partage et de réconciliation ».
Si en
France les mahométans constituent, comme cela a été souvent dit et écrit, une
communauté qui pratique « l’ouverture aux autres, le partage et la
réconciliation », alors ne peut-on pas dire aussi que les Juifs au Proche
Orient pratiquent également l’ouverture aux autres, le partage et la
réconciliation, notamment dans la mesure où un million d’arabes vivent en
Israël ? Et également dans la mesure où Israël n’a toujours
pas liquidé les combattants maffieux du Hamas, du Hezbollah, du Fatah et des
Pasdaran qui, tous sans exception, considèrent « qu’un bon Juif est un Juif
mort » ? L’argument des post-sionistes
(antisionistes ?) est de dire « Cessez d’être obsédés par la Shoah et
renoncez à votre identité » et « Cessez de croire à la Shoah et disparaissez de
la surface de la terre » ?
En tant
que catholique, je me demande quelle serait la réaction de mes coreligionnaires
si quelqu’un proclamait : « Cessez d’être obsédés par vos Martyrs, renoncez à
votre identité chrétienne, cessez de croire aux Martyrs, disparaissez de la
surface de la terre ». Ma réaction serait de dire : « Nous n’oublierons
jamais nos Martyrs, nous ne renoncerons jamais à notre identité chrétienne,
nous croirons toujours en nos Martyrs et nous ne disparaîtrons jamais de la
surface de la terre ». Les Juifs Israéliens seraient donc en droit de dire
: « Nous n’oublierons jamais la Shoah, nous ne renoncerons jamais à notre
identité juive, nous croirons toujours que la Shoah a eu lieu et nous ne
disparaîtrons jamais de la surface de la terre d’Israël ». En théorie, oui, les
Juifs Israéliens seraient en droit de le dire. Et en pratique ?
Le
Proche et le Moyen Orient constitue un territoire immense qui, avant d’être
devenu, par la conquête armée et la colonisation religieuse, un territoire
musulman, a été, pendant plusieurs millénaires, un territoire juif et chrétien. La vraie raison pour
laquelle les Arabes ont quitté la Terre des Hébreux, lors des guerres
arabo-israéliennes du 20e siècle, c’est que les Nations arabes leurs ont dit de
quitter la Terre des Hébreux que ces Nations arabes voulaient anéantir. Et la vraie raison pour
laquelle les Arabes qui ont quitté la Terre des Hébreux sont devenus des
« réfugiés palestiniens », c’est que les Nations arabes qui leurs ont
dit de quitter la Terre des Hébreux et qui les ont parqués chez eux dans des
camps d’internement ne leur ont jamais donné – pas même en 2015 au bout de 67
ans – la possibilité d’acquérir la nationalité de leur nouveau pays de
résidence.
Les
Arabes de la Terre des Hébreux sont ainsi devenus des « réfugiés
palestiniens » ; et dans cette même logique dépourvue de bon sens,
ils sont supposés « revenir » en « Palestine ». Depuis 1948, la majorité des
médias européens et israéliens prennent la défense de la « cause
palestinienne ». Pendant 65 ans et encore aujourd’hui, la majorité des
médias européens et israéliens se sont rangés – et se rangent toujours,
systématiquement – du côté de l’OLP, du Fatah et du Hamas. Et encore aujourd’hui, la
majorité des médias européens et israéliens reprennent à leur compte la
propagande de l’OLP, du Fatah et du Hamas. Une propagande qui constitue un
véritable révisionnisme et un véritable négationnisme de la vérité géographique
et de la réalité historique. C’est cela que j’appelle l’effroyable imposture du
paradigme inversé.
Ainsi,
Mahmoud Abbas, à la télévision de l’Autorité palestinienne,
« autorité » qu’il « préside », a raconté, sans rire et
sans rougir : « Quant à la [reconnaissance par les Palestiniens] d’un
Etat juif, elle n’a jamais été un thème. Tout au long des négociations, entre
les Israéliens et nous, de 1993 à aujourd’hui, nous n’avons jamais entendu les
mots « Etat juif ». Maintenant, ils commencent à en parler et notre
réaction a été : « Allez à l’ONU vous appeler comme bon vous semble.
Ce n’est pas à nous qu’il faut en parler. Et ce n’est pas tout : nous
refusons de reconnaître un Etat juif. Essayez de soutirer [cette reconnaissance]
de l’ONU ou de quelqu’un d’autre ». Mahmoud Abbas :
« Pourquoi Israël insiste-t-il pour obtenir cela de nous et de nous
seulement ? Il ne l’a demandé ni aux Arabes, ni à l’Egypte, ni à la
Jordanie, ni à aucun autre pays avec qui il a mené des négociations. Nous
savons pourquoi et notre réponse est : non, nous refusons ».
Le
charabia de Mahmoud Abbas s’appuie sur l’effroyable imposture du paradigme
inversé. Israël est l’Etat du peuple juif. Israël n’est pas un Etat de religion
juive. Mais Israël est l’Etat du peuple juif. Au 21e siècle Israël est
naturellement l’Etat du peuple juif. Auparavant l’on utilisait la formule
« Foyer juif », « Terre d’Israël » ou « Royaume de
David ». Les Britanniques, jusqu’en 1948, utilisaient les mots « Palestine »
et « palestinien » pour qualifier les entités juives palestiniennes,
en clair, les Juifs ; les autres étaient qualifiés « d’arabes
locaux ». Dans toutes ces formules, il est implicite et
explicite qu’Israël était et demeure l’Etat du peuple juif. A ce propos,
Mahmoud Abbas prétend que la Judée et la Samarie seraient un « Etat
palestinien » et il veut que cet « Etat palestinien » soit vidé
de toute présence civile juive. Lui qui ne supporte pas qu’Israël était et demeure
l’Etat du peuple juif veut un « Etat palestinien » Judenrein, purifié
de toutes personnes juives, femmes juives et enfants juifs inclus. C’est encore
l’effroyable imposture du paradigme inversé.
Force
est de constater, une fois encore, que « l’autorité palestinienne »
est un panier de crabes (subventionné par nos impôts depuis 65 ans). Et que
dans ce panier de crabe, l’on trouve, comme toujours, une kyrielle de clans qui
opèrent à travers l’OLP, le Fatah et le Hamas, sans que l’on sache ce qu’ils
veulent vraiment. Mis à part, bien sûr, leur volonté d’entretenir
l’image d’Epinal de la « cause palestinienne » (avec notre argent)
auprès de l’opinion publique occidentale. Tout en continuant d’adresser, sans
relâche, à l’opinion publique arabo-musulmane, ses messages de haine des Juifs,
tant prisés en terre dite d’islam ; islam lui-même qualifié de religion de
paix, toujours selon le paradigme inversé. Aucun doute, le peuple
israélien est victime d’une effroyable imposture, celle du paradigme inversé.
L’imposture dure depuis plus de 65 ans. Il faudra donc, sans doute, 60 ans ou
plus, pour remettre le paradigme à l’endroit, dans le bon sens. Dans ce cadre,
il serait bon de continuer à défendre, sans peur et sans complexe, la société
libre et laïque de culture judéo-chrétienne. Car l’enjeu global s’étend bien
au-delà d’Israël, l’Etat du peuple juif.
Rappelons
aussi que les intentions de Mahmoud Abbas sont plus que douteuses. L’incitation
à la haine contre Israël, contre ses citoyens et contre les Juifs, ne fait
qu’empirer, dans les écoles, les médias et les sites Internet contrôlés par
Mahmoud Abbas. Ce qui se dit et s’écrit dans les livres d’écoles
de Mahmoud Abbas, c’est qu’un jour Israël disparaîtra et que les Palestiniens
retourneront à Haïfa, à Jaffa, à Beersheva, à Tibériade, Safed, Eilat, Beit
Shéan et Ashdod. Les livres d’écoles de Mahmoud Abbas éduquent les jeunes
palestiniens à la haine d’Israël, à l’idée que les Juifs seront éliminés de
Palestine, du Proche-Orient ou éliminés tout court. Ce n’est pas un extrémiste
palestinien isolé qui dit et écrit cela. C’est l’Autorité palestinienne de
Mahmoud Abbas qui dit et écrit cela.
La
source du conflit israélo-arabe, ce n’est pas les implantations ou la frontière
parce que ce conflit a commencé il y a 100 ans, alors qu’il n’y avait pas
d’implantations en Judée-Samarie. Dans les années 1930, le grand mufti de
Jérusalem, le leader palestinien dominant d’alors, soutenait ouvertement les
nazis, affichait la croix gammée à Jérusalem, avait voyagé à Berlin pour
rencontrer Hitler. Après le procès de Nuremberg, on a appris qu’ils avaient même
évoqué l’extermination des Juifs lors de cette rencontre et que le mufti avait
encouragé Hitler dans cette voie. L’antisémitisme et le refus de reconnaître les
droits fondamentaux des Juifs ont commencé bien avant l’« occupation » de 1967.
Les Palestiniens ont refusé de reconnaître l’existence d’Israël dès le plan de
partage de 1947 et il y a eu de nombreux actes terroristes jusqu’en 1967. La
question est surtout de savoir si Mahmoud Abbas et le peuple palestinien sont
prêts à un compromis historique. Compromis où ils reconnaîtraient non seulement
Israël, mais aussi le droit d’Israël à exister.
On ne
peut reconnaître ce droit sans reconnaître l’existence du peuple juif et son
droit à posséder un pays qui lui est propre. A l’heure actuelle, Abbas ne
reconnaît pas le droit d’Israël à exister. Il reconnaît que l’Etat existe, à la
manière des Iraniens. Même ceux qui veulent exterminer Israël sont bien obligés
de reconnaître qu’Israël existe, puisqu’on ne peut pas détruire ce qui n’existe
pas. Mais Abbas reconnaît-il le
peuple juif ? Non. En général, il ne dit même pas le mot « juif » ou « peuple
juif ». Si on le pousse dans ses retranchements, en anglais, il dira qu’il y a
une religion juive ou des gens qui pratiquent la religion juive. Car s’il
reconnaissait le peuple juif, alors ce dernier aurait peut-être les mêmes
droits que le peuple palestinien.
Reproduction
autorisée avec mention :
Michel Garroté
Mr. M. Garroté,
RépondreSupprimerVos publications disent la vérité...hélas...et c`est vraiment démoralisant. Qu`adviendra-t-il du peuple juif, à nos frères juifs...si Benyamin Natanyahu n`est pas réélu aux prochaines élections....? je n`ose y penser.
0bama est l`incarnation du démon sur terre. Ce serait tellement juste s`il pouvait regagner les enfers.
Cet engendre du diable a dit, dans un discourt public:
"il n`y a pas d`avenir en Amérique, pour les ennemis de l`islam". Cette petite phrase, toute seule, indique clairement la mission pour laquelle cet imposteur a été propulsé au Pouvoir.