Michel
Garroté -- Des milliers de soldats irakiens et de
miliciens chiites cherchaient, mardi 3 mars 2015, à encercler les forces du groupe armé État
islamique (EI) à Tikrit et dans les villes environnantes, au deuxième jour de
leur offensive contre ce bastion du groupe djihadiste. Kassem Soleimani (photo), le
chef de la force d'élite iranienne al-Qods -- qui a
participé à la coordination des contre-attaques contre l'EI dans la région de
Bagdad ces derniers mois -- supervise
l'opération. Bref, en Irak, des intégristes sunnites et iraniens se massacrent
entre eux. Cela nous concerne-t-il vraiment ? (à part créer un couloir
humanitaire pour les chrétiens).
L'agence
iranienne Fars a confirmé que Kassem Soleimani était dans la région de Tikrit
depuis samedi. Sa présence sur la ligne de front atteste de l'influence de l'Iran
sur les milices chiites qui ont grandement contribué à contenir l'extension des
djihadistes sunnites de l'EI en Irak. D’ailleurs, la coalition conduite
par les États-Unis pour mener des raids aériens contre l'EI en Irak et en Syrie
n'est pas encore intervenue à Tikrit, a déclaré le Pentagone, en raison de
cette forte présence iranienne.
L'armée irakienne explique que la progression des forces gouvernementales,
épaulées par les unités de la milice chiite « Hachid Chaabi » (Mobilisation
populaire), est freinée par les bombes et les tireurs embusqués de l'EI. Les
forces loyalistes n'ont pas encore pénétré dans Tikrit ni dans la ville voisine
d'Al Dour, sur le Tigre, que les autorités présentent comme une base importante
de l'EI.
Des
sources militaires et policières n'excluent pas que des renforts
gouvernementaux venus de Samarra, plus au sud le long du Tigre, lancent dans la
journée un assaut sur Al Dour. L’Iranien Kassem Soleimani a été vu dirigeant
les opérations sur le flanc est de l'offensive, du village d'Albou Raïach situé
à 55 km de Tikrit et repris à l'État islamique il y a deux jours.
A ses
côtés se trouvaient deux commandants des forces paramilitaires chiites irakiennes,
le chef de « Hachid Chaabi », Abou Mahdi al Mohandis, et le chef de
la puissance organisation « Badr », Hadi al Amiri. Kassem Soleimani a
été vu en haut d'une colline et tendait ses mains vers les zones où le groupe
armé État islamique continue d'opérer.
L'offensive
lancée lundi 2 mars 2015 est la plus grande opération militaire dans la
province de Salah ad Dine, la région natale de l'ex-président Saddam Hussein située
au nord de Bagdad, depuis l'attaque par l'EI, l'été dernier, de la base militaire
de Camp Speicher à l'extérieur de Tikrit, qui a coûté la vie à des centaines de
soldats irakiens.
Jamais
les forces irakiennes ne sont parvenues à reprendre une ville à l'État
islamique depuis que ce dernier a proclamé un Califat l'an dernier dans des
territoires conquis dans le nord et l'ouest de l'Irak et dans l'est de la
Syrie.
Mais
les raids de la coalition, les contre-attaques des milices chiites, des peshmergas
kurdes et des forces gouvernementales ont bloqué l'expansion du groupe armé
sunnite, qui a été délogé des environs de Bagdad, d'une partie du Nord kurde et
de la province orientale de Diyala. La bataille de Tikrit pourrait préfigurer
une offensive vers Mossoul, la deuxième ville d'Irak prise en juin 2014 par l’EI.
Selon
un haut commandant des peshmergas, les combattants de l'EI ont attaqué les
forces kurdes lundi à Sinjar. Il fait état d'un bilan de 9 morts côté kurde et
45 morts côté EI. Les Kurdes contrôlent environ 30% de cette ville située à
l'ouest de Mossoul, ainsi que les collines et le mont Sinjar au nord. Cette fois les faits sont clairs : les mollahs iraniens participent à l'offensive irakienne contre
l'État islamique et la force d'élite iranienne al-Qods est active en Irak.
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Michel
Garroté
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