Michel
Garroté -- Le rabbin genevois François Garaï réagit avec lucidité au
discours ambigu d’Anne Emery-Torracinta, députée socialiste suisse (voir lien vers source en bas de page). Selon lui, l’analyse de Hannah Arendt, sur
laquelle s’appuie la conseillère d’Etat, conduit à diluer la responsabilité des
individus et à fermer les yeux sur les atrocités commises ultérieurement en
URSS, au Cambodge, au Rwanda. Dans son discours à l’occasion de la cérémonie de
Yom Hashoah, la journée annuelle de recueillement, de prière et de souvenir en
mémoire des victimes de la Shoah, la conseillère d’Etat genevoise Anne
Emery-Torracinta a pris la parole en affirmant qu’il fallait se souvenir du
passé pour comprendre l’avenir.
Elle a
également rappelé l’analyse de Hannah Arendt à propos du procès d’Adolf
Eichmann qui affirmait la banalité du mal et poursuivait en disant: les
monstres sont bien souvent des gens ordinaires qui, dans un autre contexte,
auraient mené une vie tout à fait normale. Ces «gens ordinaires» s’appelaient
Hermann Göring, Heinrich Himmler et Adolf Eichmann, qui rédigea le
procès-verbal de la conférence de Wannsee du 20 janvier 1942, qui mit en place
le plan d’extermination systématique des juifs. Et, dans le même paragraphe,
Mme Anne Emery-Torracinta leur associe le conducteur de train de déportés. Ce
qui l’amène à poser la question : qui est vraiment responsable ?
Cela
voudrait-il dire que la responsabilité de ce cheminot semblerait de même nature
de celle de Hermann Göring, de Heinrich Himmler ou d’Adolf Eichmann, qui est
qualifié de fonctionnaire zélé, obéissant, tout au plus un peu rigide ?
Contrairement à ceux qui viennent d’être nommément cités, le conducteur de
locomotive ne s’était pas engagé dans l’entreprise de chemins de fer pour
participer à la solution finale. Ce qui n’était pas le cas d’Adolf Eichmann et
encore moins de Hermann Göring et de Heinrich Himmler.
Ces
derniers faisaient partie de la garde rapprochée d’Adolf Hitler et Eichmann
s’était engagé dans les SS, indiquant par là qu’il adhérait aux principes du
parti nazi et voulait contribuer volontairement à la création d’une Europe
aryenne purifiée. Jusqu’à la fin, le zèle d’Adolf Eichmann ne s’est pas démenti.
Ceux que ce « fonctionnaire » a choisi d’envoyer vers
les camps d’extermination ont disparu. Leur existence s’est dissipée dans la
fumée des fours crématoires et ils ne sont plus là pour témoigner de son zèle.
Les
conclusions auxquelles Hannah Arendt a abouti et sur lesquelles Mme Anne
Emery-Torracinta s’appuie dans son discours sont remises en question depuis
longtemps, car l’affirmation de la banalité du mal peut aboutir à nier la
capacité de chacun de penser par soi-même et à diluer la responsabilité des
individus. S’il en était ainsi, elle permettrait à certains de fermer les yeux
sur les atrocités d’hier et, surtout, sur celles d’aujourd’hui.
Comme
Mme Anne Emery-Torracinta l’a rappelé avec raison, il ne faut pas oublier ce
qui s’est passé et faire silence sur les erreurs du passé, comme la fermeture
de nos frontières aux juifs qui fuyaient et qui, ne pouvant pénétrer sur le sol
helvétique, furent envoyés à la mort, ni oublier les massacres des Tutsis au
Rwanda. Il y aurait eu de nombreuses autres atrocités d’hier à citer, comme
celles qui se sont déroulées en URSS, au Cambodge…
Celles qui se déroulent
aujourd’hui en Syrie, en Irak, au Nigeria…, celles dont sont victimes des
chrétiens en terre d’islam, des chiites en terre sunnite et inversement, des musulmans
en terre bouddhiste et inversement… et la migration pathétique des réfugiés de
tous bords, ces questions n’ont pas non plus été mentionnées. Ce silence était
peut-être involontaire mais, dans le contexte actuel, il n’en reste pas moins
qu’il pose question.
Il est
nécessaire de réaliser que la Shoah ne vient pas nous rappeler la banalité du
mal, car ce serait accepter sa domination et lui assurer un avenir radieux. Au
contraire, la Shoah vient nous rappeler l’existence du mal afin d’éveiller nos
consciences, comme elle nous invite, à travers notre engagement en faveur de
l’humain, à découvrir l’existence du bien et à le dévoiler. C’est ainsi que
nous pourrons façonner un avenir différent du passé (voir lien vers source en bas de page).
Reproduction
autorisée avec mention :
Après les Juifs, ils s'en prennent aux Chrétiens et il se trouve des Rationalistes Athées, - plus rarement des pseudo-socialistes, pour s'indigner et réclamer des réponses militaires à cette guerre déclarée au Monde des Lumières par l'islam des ténèbres.
RépondreSupprimerPour rester dans le sujet, nous étions mardi voir une exposition à Maillé, petit village de Touraine-Poitou où 124 hommes, femmes et enfants avaient été assassinés en Août 1944 par une colonne de "jeunes" fascistes SS fuyant vers le nord-est.
Le parallèle est saisissant entre cette horde de tous jeunes allemands, fanatisés par une idéologie de mort, que leur chef avait entrainé à tuer dans ce village, pour les "familiariser" avec la torture et la mort "des Autres", et ces autres jeunes fascistes islamistes. Mêmes incitations de leurs chefs "spirituels" à s'entraîner (en Syrie , à Oradour ou à Maillé,) à tuer des innocents désarmés, pour ensuite porter la mort dans le pays qui les accueille, une terre, une nation et des habitants pour lequel ils n'ont aucun respect humain, que de la haine.
Aujourd'hui ,il suffit d'un gourou barbu, camisolé et coranisé pour laisser croire à des crétins parfois instruits, faute d'être cultivés, que leurs crimes les porteront au paradis des imbéciles. Et ces abrutis de haine barbare gobent ces bobards.