Michel
Garroté -- Le président du Tchad, Idriss Déby, dans un
entretien avec euronews, explique en quoi la guerre de Sarkozy contre Kadhafi
est à l’origine du développement du terrorisme, notamment Boko Haram, mais aussi l’Etat
islamique, désormais actif en Libye, y compris pour nous envoyer ses djihadistes parmi les clandestins au
large de Lampedusa (extraits ;
lien vers source en bas de page) : « Jusqu’en
2013, les actions de Boko Haram visaient le Nigeria. A partir de fin 2013, Boko Haram a commencé à étendre ses actions au-delà, en particulier au
Cameroun et au Niger. Et Boko Haram a fini évidemment aussi par s’attaquer au
Tchad. C’est une organisation extrêmement dangereuse, qui a eu le temps de
s’organiser, de recruter des jeunes qui n’ont pas de travail. Elle a aussi des
liens très étroits avec Daech et avec AQMI ».
Idriss
Déby : « Je
crois qu’il faut bien comprendre que cela fait 60 ans – depuis pratiquement les
indépendances des pays africains – que nous devrions être capables de nous
prendre en charge, de gérer nos crises et de faire face à des mouvements
terroristes en unissant nos efforts, les efforts africains. Boko Haram n’est pas, comme
on le dit, une organisation locale au niveau de l’Afrique, au niveau du Nigeria,
mais une organisation qui a des liens avec d’autres organisations terroristes
de par le monde, en particulier l’EI. Voilà son visage réel. Il faut se
demander qui est derrière Boko Haram ».
Idriss
Déby : « Boko
Haram est soutenu, Boko Haram est financé, Boko Haram a reçu du matériel, y
compris du matériel blindé sur le terrain. De qui ? Je ne le sais pas. Mais ces
soutiens sont puissants, c’est une certitude. Comment pouvez-vous imaginer
qu’une organisation terroriste arrive à conquérir aujourd’hui un tiers d’un
grand pays comme le Nigeria avec une armée organisée, avec des blindés, avec
des modes d’action qui ressemblent à ceux d’une armée régulière ? On ne
fabrique pas de blindés au Nigeria, on ne fabrique pas d’armes. Donc, tout ça
n’est pas tombé du ciel, et tout cela ne vient pas non plus des populations
pauvres et paysannes.
Idriss
Déby : En
2011, quand l’Occident et l’Otan ont déclenché leurs opérations militaires en
Libye, j’avais mis en garde. Je n’avais pas un amour particulier pour Kadhafi,
mais on n’a pas pris la précaution de gérer l’après-Kadhafi de telle sorte que
les armes ne sortent pas de la Libye. Or, ce pays était super équipé du point
de vue militaire, super armé. Donc, depuis l’assassinat de Kadhafi, nous sommes
sur le pied de guerre, au Nord comme à nos autres frontières. Les armes
circulent en Libye, l’EI s’y développe. Il y a réellement une menace physique
sur les pays africains au sud du Sahara, conclut Idriss
Déby (fin des extraits ;
lien vers source en bas de page).
Reproduction
autorisée avec mention :
Sources :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire