Lucien
SA Oulahbib -- Qu'il s'agisse de Piketty, des voitures incendiées avant ou après le 31, dudit réchauffement
climatique, de la spéculation boursière, tous utilisent la
statistique en insérant dans les données ce qu'ils veulent y trouver. Si
l'on prend comme exemple Piketty (moins sa bouderie d'enfant gâté en refusant
la légion d'honneur) il est loisible d'observer une augmentation des courbes de
profit pour les plus riches en oubliant de soustraire qu'à partir d'un certain
montant et du fait de la connexion financière généralisée, mécaniquement toute
grande somme placée fait le tour du monde et grossit donc à chaque fois. Certes
Piketty semble prendre en compte ce phénomène technique en parlant d'une taxe
mondiale sur ce type de transaction; sauf qu'il la pense dans le cadre d'un
impôt progressif qui serait fusionné en France avec la CSG, ce qui fait que la
charge devient bien plus lourde et spoliatrice pour un bien plus grand nombre
qui au fond serait "puni" de bien gagner leur vie.
Comme
s'il fallait qu'ils payent pratiquement cette injustice morale alors qu'ils y
sont pour rien : le fait qu'un bon dentiste, un bon boulanger soient mieux
payés que les mauvais d'une part, et que leurs produits soient plus chers que
d'autres ayant une valeur ajoutée moindre parce que abondante d'autre part, ne
peuvent pas être comptabilisés de la même façon et surtout servir de prétexte
pour "lutter contre les inégalités" car cela n'a rien à y voir. Le
fait que 10% et parmi eux 1% ("we are the 99%" disent les partisans
de Occupy Wall Street) gagnent bien plus que le reste de la population ne
signifie pas que ce qu'ils possèdent provient d'une spoliation, même s'il peut
avoir des exceptions liées aux rapports de force sur lesquels d'ailleurs Marx a
établi sa théorie du profit qui s'avère en fait locale et non pas générale : en
effet, lorsque l'on double la charge de travail sans augmentation de salaire,
sauf que ce n'est pas la règle générale, surtout aujourd'hui.
Pour
justifier politiquement son utilisation politique arbitraire de la statistique
Piketty s'appuie sur le taux d'imposition imposé par Roosevelt (80%, et
en UK jusqu'à 83%) avec le résultat contreproductif que l'on a connu avant les
années Reagan et Thatcher : l'argent imposé a bien plus ralenti l'économie en
envoyant de faux signaux comme des subventions à des industries surclassées
alors qu'il aurait mieux valu investir dans l'innovation et la formation ;
observons les primes à la casse en France, dès qu'elles cessent l'automobile va
mal. Observons aussi qu'en 1980 en choisissant le plan câble plutôt que le plan
fibre en France sous Mitterrand on a certes bénéficié du Minitel mais raté
Internet, et surtout la montée en puissance des géants du Net ; s'il n'y avait
pas eu Free comme stimulant, la France serait un pays sous-développé dans ce
secteur également, les bons résultats d'Orange aujourd'hui montrent bien qu'après
une période d'adaptation la concurrence non faussée atteint de biens meilleurs
résultats que la production auto-centrée.
Plus
généralement encore, certains se plaignent que l'on choisisse de privilégier
cette politique de l'offre qui a réussi dans la téléphonie mobile au détriment
du soutien à la demande ; sauf que celle-ci ne marche pas concernant
l'innovation et la stimulation de la concurrence comme on l'a vu, ensuite même
un soutien à la demande par une augmentation de la redistribution ou des salaires
ne se transformera pas automatiquement en consommation quand le système de
retraites est à l'abandon et que le taux de chômage est si haut, bref, le taux
d'épargne s'accroit. Lorsque Roosevelt a soutenu massivement la demande
l'argent taxé a servi en réalité au clientélisme en assistant des familles qui
se divisaient exprès pour toucher plus d'allocations, ce qui a exacerbé les
violences, et généralisé les inégalités injustifiées puisque pendant ce temps
l'instruction et le travail ont été dénigrés par des pans entiers de la
population qui ne voyaient pas l'intérêt de se scolariser et de travailler
puisque les allocations tombaient. Sauf que cette fausse aide en réalité les a
exclue du marché et aujourd'hui les jette en pâture aux "déséquilibres"
divers et variées :-)
Quant
aux autres manipulations statistiques, si l'on pose par exemple que tout le
monde doit faire Polytechnique ou gagner 200.000 euros par mois, il sera
loisible d'observer que ce n'est pas le cas, ou plus prosaïquement encore si
dans une rue de bons commerçants s'installent alors que dans la rue parallèle
les commerçants sont moins bons, à terme les bénéfices de la 1ère rue seront
bien meilleures que ceux de la seconde, d'aucuns parleront alors d'augmentation
des inégalités en comparant dans le temps la 1ère à la seconde rue, en ne
cherchant évidemment pas pourquoi la 1ère rue a de meilleurs résultats que la
seconde alors que le pâtissier de la 1ère rue peut juste avoir un CAP tandis
que celui de la seconde rue a un BTS… Tout dépend au fond de l'échantillon, du
protocole, des comparatifs historiques, etc., etc. Idem pour le climat, la
spéculation : la probabilité N+X ne peut prévoir epsilon qui fait basculer N+X'
en N+Y et ensuite fait bifurquer le système à la façon du grain de sable qui
fait dérailler le mécanisme, l'unité supplémentaire de neige qui fait
avalanche, qui enclenche la baisse de rentabilité, la saturation, etc ; rien ne
dit que d'ici 50 ans le plateau actuel de stabilisation des température qui
dure depuis 15 ans (malgré 2014 donc) ne se prolonge pas, s'accélère, repart à
la hausse, l'augmentation de température étant de 0,6° depuis 150 ans tout
dépend de l'étalon de référence, de l'échelle qui en matière de climat ne prend
du relief que sur des centaines d'années voire des milliers. Si la Terre ne
s'était pas considérablement réchauffée après le Quaternaire nous ne serions
peut-être pas là pour en parler, et le fait que les spécialistes de la terre
parlent de période interglaciaire en ce qui nous concerne en dit long sur le fait
que c'est la glaciation qui devrait nous guetter et pas le contraire…
Quant à
la spéculation boursière la crise des subprimes, ou les calculs prédisant un
baril de pétrole à 200 dollars, toutes ces fabulations dûment chiffrées
pourtant, se sont complètement trompées tant les facteurs exogènes ont été bien
peu pris en compte à commencer par le fait qu'une pyramide de crédit reposant
sur une base exiguë (le prêt sans garantie initié par…Roosevelt) ne peut que
déboucher sur le phénomène boule de neige, effet papillon, donc chaos lorsqu'il
se corrèle avec d'autres facteurs comme un ralentissement de l'économie,
goulots d'étranglement, courbe en S, charges sociales reposant sur le monopole
de la SS, le tout accéléré à partir de 2010 aux tentatives de révolution
démocratique au Proche et Moyen Orient qui se sont avérées désastreuses, le tout
couplé à l'accroissement de la dette, l'absence d'un marché intérieur fort au
sein des pays émergents, l'inadéquation entre offre demande et formation etc. Le
pompon en matière de manipulation de statistiques étant de découper en tranche
le temps d'observation : ainsi les voitures brûlées après le 31 ne seront
comptabilisées que sur 2015…
Reproduction
autorisée avec mention :
Lucien
SA Oulahbib - http://www.resiliencetv.fr/
Un peu court, peut-être!
RépondreSupprimerLes statistiques, parlons-en. Un sociologue américain avait déjà condamné cette "sagesse des masses". Ce n'est pas l'opinion publique qui fait l'information aujourd'hui, c'est l'information qui "fait" l'opinion publique et la statistique. Les journaleux le savent bien. en ce début d'année, un sondage -qui n'est pas une statistique, direz-vous- un sondage donne le chanteur Goldman comme la personnalité préférée "des Français. On avait eu Noah, Mimi Maty, un play boy fouteux, jadis l'abbé Pierre... et toujours le comandant Cousteau.
Ça, c'est de la manipulation, comme pour les voitures incendiées, les "cas isolés" de multiples crimes et délits commis par des fous d'allah, ou le détournement d'attention de tout un pays vers une nourissonne morte du coté de Champlan. Le maire est UMP, ce qui doit expliquer celà.
Pour le réchauffement climatique, c'est autre chose.
Les mouvements planétaires font que la Terre entre en période de glaciation tous les 70.000 ans à peu près. Ça nous laisse environ 25.000 ans de bon.
Sauf que la planète va sécher et cuire dans moins d'un siècle, sans compter les 10 milliards d'affamés qui vont s'entretuer pour boire, manger, respirer.
Alors, l'absurde effet papillon cher aux écolos n'y sera pour rien. Vraiment.
Bonne année à vous, à Michel Garroté et à ses lecteurs.