Lucien
SA Oulahbib -- D'habitude le complotisme se recrute à la
marge et précisément utilise cette position comme preuve ultime de ce qu'il
avance : entendez, "le" pouvoir l'empêcherait de dire "la"
vérité, donc, le voilà obligé d'œuvrer dans l'ombre pour tenter de sauver ladite bonne
parole qui serait injustement écartée. Aujourd'hui, par un phénomène inédit
(mais qui pourrait s'expliquer) le complotisme n'est plus seulement à la marge
mais surtout au cœur du pouvoir officiel et critique. Au lieu de
promouvoir une connaissance prudente et raisonnée, ces pouvoirs entretiennent
désormais des théories douteuses, soutiennent des positions scabreuses, le tout
dans une paranoïa systématique propre aux régimes totalitaires qui voit en tout
contradicteur un ennemi potentiel à faire taire absolument.
La
dernière de ce complotisme officiel consiste à nier le caractère islamiste de l'attaque du commissariat à
Joué-les-Tours. En tête évidemment le site de Edwy Plenel qui en tournée promotionnelle pour promouvoir sa
vision d'un islam quasi bouddhiste visant uniquement la paix et la
réconciliation (concurrençant ainsi Soral) n'a de cesse d'effacer
systématiquement toute preuve à commencer par les cris religieux se résumant
désormais par un "ah!" comme le relate le site de l'Express. Dans les
années 30 Staline et sa clique effaçaient sur les photos officielles les dirigeants
bolcheviks qui n'étaient plus en odeur de sainteté (dont Trotski cet ancien
mentor de Plenel ex Krasny) aujourd'hui ce dernier fait tout en son pouvoir, en
compagnie de quelques autres, pour effacer toute preuve contraire et dénoncer à
la place un pseudo complot contre l'islam, certains de ces complotistes
officiels allant même affirmer que l'entité "Etat islamique" est une
création américaine du temps de Bush, renouant ainsi avec la célèbre thèse d'un
Ben Laden agent de la CIA (et d'Israël, lui-même bénéficiaire du 11 septembre
évidemment).
Le
complotisme officiel ne s'arrête évidemment pas là, même s'il récuse quelques
thèses extrêmes (sauf une : Israël serait l'unique responsable de l'absence de
paix en Palestine, thèse officialisée par la France il y a quelques jours en
soutenant la proposition palestinienne qui n'a pas eu la majorité au CdS de
l'ONU). Ainsi il aurait existé une cabale sur une "prétendue théorie du
genre" alors que celle-ci a vu l'une de ses théoriciennes, Judith Butler,
recevoir un doctorat Honoris Causa par la faculté de Bordeaux IV, et que nombre
de sites officiels l'a professait, y compris l'actuelle ministre de
l'Éducation, avant de se rétracter face au tollé puisque tout cela se faisait
non pas au nom d'une opinion privée avec de l'argent privé (après tout pourquoi
pas) mais au nom du service public.
Les
mêmes qui louent les musulmans, principalement anglais, lorsqu'ils défilent
avec le slogan "pas en mon nom" se fichent comme de l'an mil de cette
captation en imposant "au nom" dudit "service public" des
théories scabreuses qui n'ont pas pour objet de lutter contre la discrimination
entre Hommes et Femmes mais de lutter contre leur différence effective portée
par l'Évolution du rameau mammifère et sa branche humaine. Où l'on voit là qu'aux
côtés du créationnisme émerge un constructivisme ou post lyssenkisme dernier
avatar du courant léniniste qui tient encore ses derniers bastions dans
l'université, et les médias publics ; jusqu'à la culture évidemment squattée
par ces opinions privées, mais qui se cachent derrière le label "service
public" pour asséner, en notre nom, leur version complotiste qu'ils
déversent sous forme d'objets divers dans les musées et désormais les places
publiques (c'est l'un des thèmes de mon dernier livre Intérêt général et bien commun…).
Le
pompon se situe sans doute en climatologie et en économie, ce dernier point
regroupant cependant pas mal de théories complotistes n'ayant pas (encore) les
rênes du Pouvoir entre leurs mains. Concernant la climatologie, désormais le
moindre évènement "remarquable" comme le disent les climatologues de
Météo France est tout de suite cataloguée "réchauffement climatique",
comme s'il y avait eu, "avant", on ne sait pas trop quand d'ailleurs,
un climat serein sans ouragan, sans inondation, sans tempête, sans rupture de
neige, sans sécheresse, comme si tous ces mots avaient été inventés il y a
quelques années par ces explorateurs de l'impossible désolés d'observer que les
clichés qui avaient fait leur renommée naguère sont à retoucher tant la nature
change ; le "c'était mieux avant" n'est donc pas l'apanage des vieux
schnocks et est devenu la tarte à la crème la mieux partagée du monde tant
aucune retenue n'est désormais possible : le fait que Hannibal ait pu par
exemple faire passer ses éléphants par les Alpes parce que à cette époque les
glaciers s'étaient rétractés ne sera évidemment pas retenu par toute une faune
intellectuelle politique et économique qui veut désormais jouer son va-tout en
dénonçant le complot "anthropique" qu'une "transition
écologique" serait censée combattre alors qu'elle sert bien plus de levier
keynésien (creuser des trous, y compris budgétaires, pour en boucher d'autres)
que de réelle solution pour combattre un changement qui a toujours existé ; au
lieu de mettre le paquet contre la pollution urbaine et les déchets qui envahissent
les océans.
La
conférence mondiale de décembre 2015 sur le climat qui s'annonce va donc être
la plus grande entourloupe complotiste de tous les temps, semblable à ces
rencontres monstres que les régimes totalitaires savaient organiser pendant des
semaines en dénonçant le capitalisme le libéralisme le bourgeois. Aujourd'hui
capitalistes, libéraux et bourgeois font d'ailleurs parties de la messe tant
" l'économie verte" reste une économie, même si certains cependant
veulent en profiter pour revenir au supposé âge d'or du Village, tel un Edgar
Morin qui propose aux africains de revenir dans leurs villages afin d'éviter
les affres d'une vie urbaine individualiste et destructrice. Les théories du
complot en vogue et qui ont désormais pignon sur rue enfoncent désormais
l'Europe dans un état stationnaire antimoderne pour
lequel toute prospective et technologie visant à reculer l'âge de la mort, à
connecter les objets, est à combattre. Au début du siècle dernier il y avait
beaucoup de marques européennes et françaises à la pointe, aujourd'hui elles se
comptent sur les doigts d'une main alors que les Apple, Google, Facebook,
prospèrent, sans compter leurs homologues chinois, indiens, sud-coréens…
En
France et en Europe, l'on bascule d'un extrême à l'autre, d'une théorie façon
Attali stipulant que l'ouverture, seule, suffit à tout (prenant comme exemple
le fait que la France tient son nom d'étrangers, les Francs, oubliant que
Clovis est devenu chrétien facilitant alors la symbiose nouvelle) à une
fermeture "contrôlée" promettant cependant tout et son contraire, le
FN par exemple parlant (comme la CGT et les néococos) de "casse du service
public" parce que le rail voyageur sera ouvert à la concurrence alors que
le rail fret va de déficit en déficit bien qu'il ait été pendant des lustres
"public" comme le "Crédit Lyonnais" d'ailleurs, ce qui
implique que le caractère "public" ou "privé" s'avère être
un paramètre bien plus complexe qu'il n'est dit. Au lieu de faire confiance aux
Français en les laissant libres d'agir selon des règles évidemment (la liberté
étant première dans la devise républicaine française), l'élite au pouvoir
prétend toujours gouverner "en son nom" et ce depuis des décennies
alors qu'elle a échoué sur toute la ligne y compris jusqu'aux SDF qui meurent
de froid (un froid complotiste certainement).
Mais
rien n'y fait, la "servitude volontaire" bat son plein, parions même
que les Français qui grognent iront sagement à la niche en se prononçant pour
les mêmes "vu à la TV". Ce sont des "veaux" avait dit
quelqu'un de célèbre (à cela une certaine "Marguerite" avait noté un certain
mépris pour la race bovine (qui ?).
Reproduction
autorisée avec mention :
Lucien
SA Oulahbib - http://www.resiliencetv.fr/
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