Michel
Garroté -- Les soixante-huitards sont
au pouvoir et qu’est-ce qu’ils sont ringards ! « Il est interdit d’interdire »
est devenu l’interdiction de critiquer sous peine d’être taxé « d’extrémiste ».
Les soixante-huitards sont sectaires, beaucoup plus sectaires que la
bourgeoisie conservatrice qu’ils prétendaient combattre il y a près de
cinquante ans. Les soixante-huitards d’aujourd’hui sont médiocres et incultes.
Ils n’ont aucune culture historique et politique. Ils censurent le travail des
idées. Leur plus grande qualité, c’est peut-être la paresse. Le pouvoir et l’argent
les a rendus arrogants. La blogosphère de droite les insupporte. Ils veulent
tantôt la diaboliser, tantôt la censurer. Leur « peuple de gauche »
est devenu une caste caviar qui pue la morve. Et s’ils étaient en train de
perdre le pouvoir ?
L’hégémonie des faiseurs d’opinion issus de Mai
68 est-elle en train de s’effondrer ? A ce propos, on peut lire sur Renaissance catholique : L’automne aura été dur pour les
tenants et les thuriféraires de la « ténébreuse alliance » entre les
libéraux et les libertaires, ceux pour qui l’homme n’est qu’un ventre et ceux
qui ne pensent qu’à leur bas ventre. L’essai d’Eric Zemmour, Le suicide
français, sous-titré Les 40 années qui ont défait la France, allusion
transparente à la célèbre formule des 40 rois qui ont fait la France, caracole
en tête des ventes et devrait approcher les 500 000 exemplaires vendus.
Philippe
de Villiers soulève et émeut des salles combles de jeunes et de moins jeunes
rassemblés autour de l’image de Jeanne pour entendre parler de la France, de
ses épreuves, de sa grandeur, de son destin. "Les militants de Sens commun
ont obligé Nicolas Sarkozy à prononcer la formule taboue : « Abrogation
de la loi Taubira ». Bien sûr, le ci-devant président n’en pense pas un
mot mais le fait est là : l’engagement à abroger la loi Taubira lui est
apparu comme un point de passage pour accéder à la présidence de l’UMP. Il y a
trois ans, c’est Gay’Lib qui aurait fait subir l’examen de passage.
Les
Veilleurs, imperturbablement sans tabou, continuent chaque mois de rassembler
des milliers de jeunes pour réfléchir, penser, méditer. Au programme cette année : Hugo, Jefferson, La Rochefoucauld, Péguy, saint Luc, De Gaulle,
Chesterton… Il s’agit d’éveiller les intelligences, d’éclairer les consciences,
de renouveler le sens du bien commun. Un Mai 68 à l’envers est en train
pacifiquement, paisiblement mais inexorablement, de faire évoluer les
paradigmes. Fondamentalement, la ligne de partage est constituée par la parole de Jésus-Christ :
« L’homme ne vit pas seulement de pain » (Matt IV, 4).
Les
hommes politiques abasourdis, l’épiscopat français tétanisé, les médias
paniqués, découvrent que parler de la France, pour beaucoup, n’est pas encore
qu’un point de passage obligatoire de rhétorique électorale, que résister
« à la force injuste de la loi » (François Mitterrand) peut être,
pour certains, en conscience, un devoir impératif, que « les barbares
auront triomphé quand il n’y aura plus personne pour défendre jusqu’au bout une
idée, une vision qui dépasse son propre intérêt » (Hélie Denoix de
Saint-Marc).
La
sécularisation à marches forcées des sociétés n’a pas débouché sur le bonheur universel
et la « fin de l’histoire » mais sur une violence endémique, un
regain de tensions entre cultures et des mouvements massifs de population qui
semblent incontrôlables. Ces échecs ont entraîné une dévalorisation durable de
toute forme de messianisme politique. L’hégémonie culturelle des enfants de Mai 68 est en
train de s’effondrer, prise en tenaille entre le retour du religieux et le
réveil des identités naturelles ancrées dans l’histoire
longue, conclut Renaissance catholique.
Un
cycle de plusieurs décennies d’hégémonie de la gauche s’achève-t-il ? Dans Les 4 Vérités, Guillaume
de Thieulloy remarque que la droitisation de la société s'est accrue en 2014 : Trois
événements politiques ou culturels survenus en 2014 suffiront pour montrer
cette « droitisation » de la société. Tout d’abord, les élections européennes
ont fait du FN le « premier parti de France ». La diabolisation ne fonctionne
plus – en tout cas, plus aussi bien. Mais, surtout, les Français sont ulcérés
que leurs « élites » les somment de quitter de force leur identité, supposée «
ringarde » et fassent, en permanence, l’apologie du déracinement. Nous
redécouvrons lentement, mais sûrement, l’importance de nos racines, de nos
valeurs, de notre culture et de notre identité. Et nous les découvrons à
proportion des menaces qui pèsent sur elles. Le modèle « sans-frontiériste »
(et donc, paradoxalement, anti-politique) de l’Union européenne cristallise
ainsi contre lui le rejet des Français. Ce n’est pas l’Europe comme telle qui
est rejetée, mais bel et bien « cette Europe-là » : cette Europe incapable de
dire où elle s’arrête et en quoi elle croit – et, très logiquement, plus
incapable encore de faire des sacrifices pour défendre ce en quoi elle croit,
ce qui en fait le règne de l’impuissance.
Deuxième
événement politique, à droite : la campagne pour la présidence de l’UMP. On a
beaucoup glosé sur le fameux meeting de Sens commun. Mais on a peu dit ce qui
était réellement important dans ce meeting. Ce qui compte, c’est qu’une partie
de plus en plus importante des électeurs (et même – c’est nouveau – des
militants) envoient le message suivant aux dirigeants : ne soyez pas à la
remorque de la gauche (car, qu’on le veuille ou non, la loi Taubira est perçue
comme une réforme de gauche) et, si vous choisissez de l’être, ne comptez pas
sur notre soutien. Et cela ne vaut pas uniquement pour la loi Taubira, cela
vaut aussi pour l’immigration, pour la fiscalité, pour la sécurité… C’est ainsi
que Nicolas Sarkozy, qui avait renié la « ligne Buisson » de ses campagnes de
2007 et de 2012, a été contraint de tenir cette ligne – sans le dire.
Enfin,
il faut dire un mot d’un événement culturel : le succès du livre d’Éric Zemmour.
Là encore, on peut analyser finement et diversement ce succès et les positions
de Zemmour. Mais, le phénomène massif, c’est que de très nombreux Français se
reconnaissent dans le rejet, que le journaliste est presque seul à défendre
dans la caste politico-médiatique, de l’idéologie soixante-huitarde. Il
est ainsi très frappant de constater qu’un cycle de plusieurs décennies
s’achève sous nos yeux, avec ce qu’il a comporté d’hégémonie culturelle de la
gauche déracinée. Mais les dirigeants politiques ne semblent pas s’en
apercevoir. Le rejet méprisant du « populisme » n’est rien d’autre que
l’expression de ce fossé grandissant. S’il y a une chose à souhaiter pour 2015,
c’est bien que ce fossé diminue. Non par l’asservissement du peuple sous la
propagande gauchiste, mais par la droitisation des ‘élites’, conclut Guillaume
de Thieulloy.
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