Lucien
Oulahbib -- Selon le Vatican "L’Islam se comprend lui-même comme la restauration de la religion
naturelle originelle" (de l'Humanité) (17). Et si c'était
l'inverse ? L'islam active plutôt la naturalité brute de l'Humanité qui cherche
à conserver et étendre son être aussi loin que possible. Il ne s'y oppose pas.
Car l'idée qu'il apporterait "paix et tolérance", outre que cela ne
s'est pas vérifié dans les faits des pays dominés par lui (malgré de belles
déclarations) tout cela n'a rien d'original. En effet, ce sont des moines qui
ont inventé le kung fu. De façon plus générale il ne sert à rien d'opposer
une maîtrise de soi et art de la guerre puisque les deux vont ensemble. Ainsi
les Chevaliers de la Table Ronde. La nécessité de "défendre la veuve et
l'orphelin" n'empêche pas l'art de la guerre qu'il s'agit de dissocier des
atrocités bien plus promulguées par des politiques vivifiées via des
individualités et des systèmes.
Aussi
opposer un petit à un grand djihad est un
non-sens puisque les deux sont complémentaires d'une
part : on ne peut aller à la guerre sans une maîtrise de soi, indépendamment de
l'authenticité et de l'unicité de sa croyance. D'autre part l'islam ayant
toujours été politique et donc dépendant de la lecture qui en est faite par le
"commandeur" en place, le fait d'indiquer qu'il y aurait une
"bonne" lecture et une "mauvaise" lecture s'avère simpliste
si l'on n'inscrit pas cette qualification dans le cadre plus général de
l'universalité de certaines valeurs ; celles-ci deviennent en effet
morphologiques c'est-à-dire basculent en principes nécessaires à l'être
ensemble humain arrivé à stance mondialement comme unité et interactivité
au-delà des singularités également morphologiquement là au sens d'être des
éléments indispensables à cette unité car ils permettent de lui donner plus
d'attraits, comme autant de détails qui vu de loin dessinent un univers.
En ce
sens traiter les gens dudit "État islamique" de "criminels"
et de "voyous" ne fait que renforcer leur conviction qu'ils sont
insultés par des gens qui bombardaient au napalm, ou qui ont pu créer Auschwitz
et Goulag. Il faudrait au contraire les humaniser en interrogeant et contestant
toutes leurs pratiques qui se répandent dans nos rues depuis des décennies
désormais et en vue de les privatiser en quelque sorte : ainsi ne pas voir le
vent onduler sur les cheveux d'une femme, ne pas la voir du tout, ne pas
échanger un sourire, ne pas pouvoir lui parler parfois lorsqu'elle est
emmitouflée, c'est la rendre non pas invisible à la façon de ces femmes
secrètes enfouies la plupart du temps dans les voitures cossues les limousines
et les palaces, mais c'est bien au contraire la rendre omniprésente et signifiante
affirmant ainsi qu'elle n'est abordable que dans son système d'organisation
symbolique auquel il faut se soumettre et pas
autrement.
Humaniser
la pratique islamique consistera donc à la considérer comme une stratégie
politique visant à amplifier sa prégnance sur l'espace public tant qu'une
limite ne vient pas faire obstacle à sa liberté absolue. Parce que tout humain
tend à modéliser son espace-temps à son image et l'islam ne déroge pas à la
règle. Mais tout humain tend également à s'affiner non seulement en vue de la
guerre mais aussi désormais en vue d'une paix universelle et non pas seulement
régie par sa propre conception du monde. De ce fait, il s'agit alors
d'interroger la pratique islamique du point du vue de son apport réel au monde
humain d'aujourd'hui, en quoi ses réalisations (et non pas ses discours embués de bons sentiments comme les nôtres…)
s'avèrent, aujourd'hui, décisives, ne serait-ce que pour leur propre population
qui de plus en plus votent avec leurs pieds et sont désormais des millions et
des millions en Europe, des centaines de milliers tués torturés brisés comme en
Syrie, en Irak, en Libye, au Nigeria, en Somalie, au Pakistan.
Il ne
faudrait tout de même pas oublier que l'Arabie Saoudite déploie la même lecture
juridique de l'islam que le dit État islamique, et que dans certains pays dits
"modérés" ne pas faire le ramadan, ne pas croire, afficher une autre
croyance, est puni et parfois sévèrement ou alors concernant d'autres croyances
est toujours empêché (où sont les constructions de temples et d'églises autres
qu'islamiques dans ces pays?), voire violenté. Observons que seule la Suède a
osé non seulement élever une protestation s'agissant de ce blogueur saoudien
fouetté et condamné à mort, mais a été jusqu'à mettre fin à sa coopération militaire avec ce pays. Ce qui
veut dire qu'il faut élever la voix, critiquer de plus en plus des pratiques
incompatibles avec les droits morphologiques humains, voir lever des sanctions,
au lieu de se perdre dans des considérations sémantiques sur le bon ou le
mauvais islam, alors qu'il s'agit de juger des pratiques, des preuves, d'amour.
Sauf
que dans ces conditions la France ne peut plus être dépendant financièrement et
commercialement de puissances qui ont des pratiques incompatibles avec notre
conception de l'humanité aujourd'hui devenue universelle non pas par la force
mais par la réalité de sa nécessité pratique pour le devenir individuel et
collectif. Il faut donc réorganiser les dépendances du marché public français,
faire en sorte dans ce cas que les services collectifs soient de plus en plus
pris en charge par la société civile elle-même. En ce sens l'indépendance
réelle, la souveraineté réelle, rend nécessaire une réorganisation d'ensemble
de la formation sociale française, mais aussi européenne, mondiale, nous sommes
vraiment à un tournant, du moins si l'on ne veut pas que la situation actuelle
empire s'élargisse se répande dans des pays et régions qui en étaient
préservés. Il est navrant de constater que bien peu de dirigeants et penseurs
soient à hauteur de jeu désormais, empêtrés dans les cinquante nuances du postmodernisme.
Reproduction
autorisée avec mention :
Lucien
SA Oulahbib - http://www.resiliencetv.fr/
Humaniser l`Islam ..? le rêve impossible.
RépondreSupprimerBien que.... l`unique Chef d` État, musulman modéré, qui a déclaré vouloir "réformer l`Islam" est le Président égyptien Abdel Fatah Al-Sisi.