Michel
Garroté -- L'ancien inspecteur de police portugais
chargé de l'enquête sur la disparition en 2007 de Madeleine McCann, Gonçalo
Amaral, a été condamné à payer 500'000 euros aux parents à l'issue d'un procès.
Gonçalo Amaral « est condamné à payer à chacun » des deux parents « une indemnité compensatoire
de 250'000 euros », indique la décision prononcée par le
tribunal civil de Lisbonne. Kate et Gerry McCann poursuivaient en justice
l'ancien responsable de l'enquête pour avoir publié en 2008 un livre nommé « Maddie,
l'Enquête interdite ». « Nous sommes ravis de la décision du juge », ont réagi
les parents dans un communiqué, ajoutant qu'il « n'a jamais été question
d'argent » mais « de l'effet de ces diffamations sur nos autres enfants ». La
famille britannique réclamait 1,2 million d'euros.
Chronologie
des faits
En
2007, une petite fille de 3 ans disparaît au Portugal pendant l'absence de ses
parents. Elle s'appelle Madeleine McCann, et on pense qu'elle a été enlevée par
des ravisseurs inconnus. Débute une véritable tornade médiatique. Beckham, JK
Rowling, la Reine d'Angleterre et même le pape se joignent à la douleur des
parents, qui vont de plateau de télévision en plateau de télévision pour
répéter la même histoire. Au Portugal, les enquêteurs sont pourtant sceptiques
: si les preuves manquent, les indices ne collent pas avec la théorie de
l'enlèvement. Odeur de cadavre repérée par les chiens dans la voiture de
location du couple, traces de sang de la petite fille dans l'appartement,
témoin qui affirme avoir vu le père sortir avec une petite fille le soir de la
disparition.
Surtout,
le comportement du couple : le jour de la disparition, les McCann appellent la
chaîne de télévision Sky News avant la police. Plus tard, ils s'octroient les
services d'un conseiller en communication avant de prendre un avocat.
Quarante-huit heures après la disparition, la mère se lamente à la télévision :
"dans deux ans, nous la rechercherons toujours". Quel parent
affirmerait une telle chose ? Devant des enquêteurs portugais stupéfaits, le
père McCann ne quitte pas des yeux le match de rugby à la télévision alors que
la presse annonce qu'on a repéré une fille ressemblant à Maddie en Hollande.
Injustifiable,
ce comportement conforte les policiers portugais dans leur première opinion :
les McCann, médecins fortunés, ont tué leur enfant, peut-être par des
médicaments (Maddie étant une fille hyperactive, sa mère lui administrait des
tranquillisants pour la faire dormir). Accident, homicide volontaire ? Nul ne
sait. Refusant de porter la responsabilité de la mort, le couple aurait inventé
de toute pièce l'histoire de l'enlèvement. Mais les médias britanniques
ne veulent rien savoir. Le portrait de la petite Maddie est vendeur, les stars
se bousculent, et les parents font d'excellents dramaturges. Dans les tabloïds
anglais, les Portugais sont insultés, qualifiés de "flics du Tiers
Monde". La justice pour Maddie attendra, place au spectacle.
Pourtant,
l'inspecteur général Gonçalo Amaral, responsable de l'enquête, n'abdique pas.
Il continue à diriger son enquête, et nourrit de plus en plus de soupçons à
l'égard des parents. Lorsqu'il commence à s'intéresser à l'emploi du temps du
couple McCann, ces derniers quittent le Portugal pour l'Angleterre et Amaral
devient la tête de turc des médias anglais. Sous pression, le gouvernement
portugais finit par l'envoyer en pré-retraite. L'inspecteur n'a pourtant pas
renoncé. Il sort un livre, depuis traduit en français (Maddie,
l'enquête interdite, Bourin éditeur, 2009) et détaille les faisceaux
d'indices que son équipe a mis à jour.
Tout
pointe vers la responsabilité des parents. Faisant preuve d'un courage rare,
l'inspecteur Gonçalo Amaral, après vingt-sept ans dans la police judiciaire,
ose dénoncer le tourbillon médiatique qui biaise la justice et rend un vrai
hommage à la petite Madeline McCann, selon lui tuée par des parents
irresponsables et dont le souvenir, sincère, ne restera qu'à travers les mots
d'un policier portugais ayant dû abandonner sa carrière au nom de la vérité.
En 2012
--
soit cinq ans après la disparition au Portugal de Madeleine McCann, dite « Maddie
», âgée de trois ans en 2007 -- l'enquête est rouverte.
C'est la demande que Scotland Yard a formulée auprès des autorités portugaises.
Cette demande intervient alors que la police portugaise avait annoncé, début mars, qu'elle réexaminait
l'enquête en étroite collaboration avec Scotland
Yard.
La
police britannique a diffusé une photo de la petite fille, retravaillée par
ordinateur, de manière à fournir une représentation de la fillette à l'âge de
neuf ans. Maddie avait disparu le 3 mai 2007, à quelques jours de son
quatrième anniversaire, de l'appartement de Praia da Luz, au Portugal où la
famille passait des vacances, alors que ses parents étaient au restaurant.
Pendant un moment, ces derniers avaient eux-mêmes été suspectés. Depuis, de nouvelles pistes sont régulièrement apparues sans pour autant
permettre de faire la lumière sur cette disparition.
Toujours
en 2012, Un entrepreneur allemand, Frank Bode, aurait vu la fillette disparue
au Portugal, Maddie Mc Cann, à l’aéroport espagnol d’Ibiza et dans l’avion,
selon le journal britannique ‘The Sun’. Bode, qui rentrait à Munich après un
peu de repos sur l’île d’Ibiza, a réussi à prendre une photo de la présumée
Maddie qui était en compagnie d’une famille allemande. Bode a reconnu – sur le
visage de la fillette et dans son accent – sa nationalité britannique. Elle
était la seule à ne pas parler l’allemand.
« Mon
intuition m’a dit que c’était Maddie, âgée de sept à dix ans. Elle ne semblait
absolument pas en phase avec cette famille. Son père était clairement allemand,
ainsi que ses deux fils âgés d’environ 12 ans », selon l’entrepreneur.
Bode s’est retrouvé près de la famille allemande sur un vol de la compagnie
Lufthansa d’une durée de de deux heures à destination de Munich et Bode s’est
assis à côté de la famille. « La mère qui ne ressemblait en rien à la
fillette, avait une attitude très bizarre et elle n’a pas parlé durant tout le
vol. Tandis que les deux garçons jouaient, Maddie, elle, paraissait
complètement ailleurs », précise Bode.
Reproduction
autorisée avec mention :
Michel
Garroté - http://leblogdemichelgarrote.blogspot.ch/
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