Lucien
SA Oulahbib -- Puisque le "projet" de
l'enseignement de l'Histoire aurait été "mal compris" (tout comme
ladite "théorie du genre" qui "n'existe pas") allons sur le site de la Ministre) pour lire ceci (1) : "Dans
le projet de programmes du cycle 4 (5e-4e-3 e), l’histoire du fait religieux
complète et approfondit ce qui a été fait en classe de 6e, avec notamment le
thème obligatoire en 5ème intitulé « Société, Église et pouvoir
politique dans l’Occident chrétien : XIe-XVe siècles »".
Observez
que le "fait religieux" au sein de la "Société" est
immédiatement associé à deux institutions "Église" et "pouvoir
politique", ce qui semble bien réduire ce "fait" à son
instrumentalisation, sa manipulation, sa normativité institutionnelle, bref,
son "enfermement" selon le prisme de Foucault, bien loin de l'idée de
foi et de sa ferveur avec toutes ces processions et autres chemins (de
Compostelle) allant visiter les saints, en ce "coeur du religieux du XVIème siècle" dont parlait Lucien
Febvre.
Or, il
s'avère que Michel Lussault, responsable du conseil des programmes, est
précisément un partisan de Michel Foucault (lui-même disciple de Bataille et
Blanchot) ne voyant dans le religieux chrétien que frustration répression et
domination (heureusement violentées par un Sade comme l'indique Foucault dans
son histoire de la folie à l'âge classique, je l'ai étudié en détail dans ma
thèse, éditée en 2002 : Éthique et épistémologie du nihilisme, les meurtriers
du sens) alors que l'islam, lui, apparaît ainsi sur le site de la Ministre : "
(…) Ainsi, l’actuel programme de 5e s’ouvre « par la découverte de la
naissance de l’islam (fait religieux) et de l’islam médiéval
(civilisation) » ; "
Observez
que la locution "l'islam médiéval" n'est pas présentée dans une
formule du genre utilisé plus haut pour le christianisme, il n'est pas ainsi
question, par exemple, de " Société, Mosquées et pouvoir politique dans
l'Orient musulman", non, il n'est question que de "civilisation",
terme noble par excellence qui ne montre que le côté à moitié plein du verre
historique, le côté cultivé lumineux (face à un Moyen-âge chrétien obscur et
inquisiteur qui n'a pu dans ce cas être "racine" de l'Europe énoncent certains) comme si l'islam n'avait pas connu, et bien
plus encore, nombre de conflits théologiques et politiques entre diverses
institutions, comme si les diverses successions qu'il a traversé (et traverse
encore…) n'avaient jamais eu précisément comme enjeu l'interprétation du lien
entre théologie et politique (mais ceci est une autre histoire)…
Doutons
donc de l'objectivité des programmes annoncés. D'ailleurs, cerise sur le
gâteau, il indiqué sur le site de la Ministre qu'il existerait aussi dans les
programmes, actuels, une étude "des traites négrières et de
l’esclavage", celle des conquêtes coloniales, sont au programme d’histoire
de 4 e, et le génocide des Juifs et des Tziganes et l’indépendance des colonies
sont au programme d’histoire de 3e."
Sauf
qu'il n'est guère question des traites négrières arabo-musulmanes dont parle
Tidiane N'Diaye dans Le génocide voilé, ni des conquêtes coloniales
arabo-musulmanes faites dans la fureur et le sang, en Palestine, en Afrique du
Nord (et Quid du génocide arménien ?) ; ainsi "on" emploiera le terme
neutre "d'expansion" comme le révèle le foucaldien Michel Lussault
(responsable donc de ce "projet" de nouveaux programmes) dans une interview (2) : " (…) A l’intérieur de ce thème
consacré à la Méditerranée, « l’Islam : débuts, expansion, sociétés et
cultures » est un point qui figure en gras, et donc obligatoire. Parce que la
société et la culture musulmanes sont extrêmement importantes pour comprendre
la suite de l’histoire française et européenne (…)".
"
Expansion "… en aucun cas "colonialisme" bien sûr ; et que dire
de "l'indépendance des colonies" lorsque l'on observe leurs ressortissants
couler en Méditerranée ?…
Enfin,
concernant le latin et le grec il convient plutôt de laisser s'exprimer les
spécialistes qui les enseignent dans un article intitulé (3) :
Où l'on
observera que la chose est bien plus complexe que ne le laissent entendre
Prince (et Princesse) qui nous gouvernent…
Notes :
Lucien
SA Oulahbib le 2/5/2015
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