Michel
Garroté -- L’on se souviendra longtemps
de cette photo - qui a fait le tour du web et des médias - où l’on aperçoit ce
bon vieux Jean-Marie Le Pen, sur la tribune, le 1er mai, toutes dents dehors, vêtu
d’un imperméable rouge vif, les bras hissés vers le ciel. La première réaction
fut de dire qu’il était décidément devenu complètement sénile. Il y a des
photos qui tuent. Mais méfiez-vous de l’ancêtre du clan. Il est capable du pire
et il en a maintes fois effectué l’éclatante démonstration.
Désormais, il veut briser la
carrière politique de sa fille Marine. Le « judéophobe à vie »
Jean-Marie Le Pen pourrait par exemple, créer, d’ici 2017, un parti qui
rassemblerait ses vieux compagnons de route et tous ceux qui ne se
reconnaissent ni dans sa fille dédiabolisante, ni dans Florian Philippot le gay luron. Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois que le FN
connaîtrait des départs et une scission.
Curieusement, les médias se
concentrent principalement sur Marine Le Pen. Pourtant, il y a deux autres
étoiles montantes au FN : l’étatiste Florian Philippot et la libérale Marion
Maréchal-Le Pen. Concernant Florian Philippot, on peut même dire qu’il est à égalité avec Marine Le Pen, y compris
en matière de prestations médiatiques. Mais qui est Florian Philippot ? D’où vient-il ? Quelles sont ses idées ? Qui le
soutient ? Je publie ci-dessous quelques analyses du personnage, notamment
celle de Bruno Roger-Petit et celle de Florian Fayolle.
L’analyse de Bruno Roger-Petit
Bruno Roger-Petit (voir lien vers source en bas de page) : La suspension de Jean-Marie Le Pen au FN
n'est pas la victoire de Marine Le Pen sur son père. Le grand triomphateur de
l'opération, c'est Florian Philippot, qui a pris le vrai pouvoir au sein du FN.
Jean-Marie Le Pen détrôné, Marine Le Pen n’en devient pas reine pour autant.
Jour après jour, la vérité des luttes internes au sein du FN finit par émerger.
Nous n’assistons par au vrai sacre de Marine, longtemps reporté pour cause
d’omniprésence paternelle, mais à la prise du pouvoir par Florian Philippot.
Le
Canard Enchaîné de cette semaine révèle que le vice-président du FN a fait
déposer, auprès de l’INPI, ce qui pourrait être le prochain nom du Front
national. Le parti de
Jean-Marie Le Pen s’appellera-t-il bientôt "Les Patriotes" ? En tout cas, c’est la marque que l’un des membres de la
camarilla Philippot au siège du parti lepéniste, Joffrey Bollée, a fait
inscrire dans le marbre de la protection juridique, au début du mois d’avril
dernier.
Ce
dernier épisode montre que la liquidation politique de l’héritage de Jean-Marie
Le Pen par Florian Philippot a été conçue de longue date. Si l’on en croit
encore le Canard, Jean-Marie Le Pen finira par être exclu du parti qu’il a
fondé en 1972, au terme d’une procédure pour le moins étonnante : le
Congrès nécessaire à la destitution du titre de "président d’honneur"
accordé à Jean-Marie Le Pen n’aura jamais lieu.
C’est
par vote internet ou par courrier que les militants seront appelés à se
prononcer sur le sort du "Menhir". La méthode douce, en douce. Pas de
réunion publique. Pas de salle surchauffée. Pas de débats passionnés. Pas de
procès médiatisé. Pas de caméras indiscrètes. Pas de Petit journal persifleur.
Pas de direct continu sur BFMTV. Pas de remous médiatique. Pas de bruit. Qui se
souciera du destin de Jean-Marie Le Pen à la fin du mois de juillet ou au début
du mois d’aout? Pas grand monde en vérité. D’ici là, l’opinion, et surtout les
militants du FN auront acté que le règne de Jean-Marie Le Pen est terminé. En
silence. Philippot n’entend même pas offrir à Jean-Marie Le
Pen le final wagnérien auquel ce dernier, compte tenu de son parcours, était en
droit d’espérer. Ni cuivres, ni tambours. A la place du crépuscule des dieux,
le crépuscule du vieux. Philippot est impitoyable.
Ce que
rapporte le Canard est la démonstration, parmi d’autres, que désormais le parti lepéniste, même présidée par Marine Le Pen, est en
passe de devenir un parti philippotiste. "Les Patriotes" tel sera,
peut-être, le nom du futur parti présidé par Marine Le Pen. Tragique ironie de
l’histoire pour Jean-Marie, qui avait tout mis en œuvre pour faciliter
l’accession de sa fille à la tête de sa création, dans l’espoir de perpétuer, à
travers son nom, la grande histoire des Le Pen.
Florian
Philippot est l’homme qui a libéré Marine de son père. Pour mieux l’emprisonner
à son profit ? Aujourd’hui, l’évidence est patente. Le vrai patron
du Front national, c’est Florian Philippot. Il en est l’inspirateur et
l’organisateur. L’idéologue et l’apparatchik. Selon ses détracteurs internes,
au siège du parti, il s’est constitué une petite cour de permanents qui
surveillent en permanence les activités des uns et des autres, notamment sur
les réseaux sociaux. Cette petite
cour a beau insupporter certains militants historiques, tel le maire
du 7e arrondissement de Marseille, Stéphane Ravier, encore et toujours attachés
à la figure de "Jean-Marie", elle est devenue incontournable.
Philippot
est la racine d’un arbre qui irrigue son influence au sein de toutes les
branches du FN. Face à ce deus ex machina, celui qui entendrait jouer les
rebelles a désormais tout à perdre. Ce rapport de force explique le peu de
réactions véritablement hostiles à l’éviction programmée de Jean-Marie Le Pen. On peut
ainsi être militant FN, applaudir le Menhir place de l’opéra le 1er mai, et ne
rien dire de sa suspension trois jours plus tard. C’est dire le pouvoir de
Philippot sur l’appareil frontiste.
Les
adversaires de Florian Philippot, gardiens du temple lepéniste originel, sont
condamnés au silence ou à la marginalisation. La semaine passée, l’Obs a
publié le témoignage de ces nostalgiques du FN de Jean-Marie. Vieux
pétainiste. Ancien d’Indochine ou d’Algérie. Réactionnaire hostile à la Gueuse.
Lesquen. Holeindre. Bourbon. Tous ont répondu à l’appel de l’Obs. C’est dire
leur désarroi de ces représentants de l’extrême droite traditionnelle, rendus
qu’ils en sont aujourd’hui, pour se faire entendre, à être tributaires de la
curiosité à leur endroit d’un journal de gauche. Tous vilipendent Philippot,
son gaullisme de façade, ses mœurs, sa cour omniprésente et ses méthodes
d’apparatchik. Mais tous sont désormais impuissants à l’empêcher de régner.
Marine
Le Pen n’est plus rien sans Philippot. Elle lui doit tout. Elle en est devenue
tout à la fois l’otage et la création. Et le Front national avec. Elle
ne peut plus défaire, en l’état, ce qu’a fait Philippot pour la délivrer de sa
statue du Commandeur. Désormais, à la tête du Front National se rejoue le drame
hégélien porté au cinéma par Joseph Losey (The Servant). En vérité, l’héritière
apparaît désormais comme dépossédée du Front National. Pour mieux se libérer de
la prison Le Pen, elle s’est enfermée dans la prison Philippot, cernée par les
affidés et inféodés de son propre numéro deux. Fatale illusion de liberté
reconquise. Marine Le Pen a laissé créer autour d’elle une situation porteuse
de son contraire. Plus elle laisse Philippot éloigner le FN de ses fondements
d’origine, abandonner le post-pétainisme paternel pour un néo-gaullisme
réactionnaire, plus elle le laisse "délepéniser" le FN, plus elle
prend le risque de se délégitimer aux yeux des militants. A terme, la question
se posera : pourquoi garder une Le Pen à la tête d’un parti qui n’a plus
rien de Le Pen ? De ce point de vue, si elle laissait Florian Philippot
rebaptiser le FN en "Les Patriotes", ce serait accélérer le phénomène, donc la tentation.
Pour
asservir l'appareil frontiste, Philippot a su jouer de la rivalité père et
fille. Une leçon de manipulation politique appliquée à la psychanalyse. Du
grand art. Entre Marine et Florian, le rapport de soumission
n’est donc pas celui qui est apparent. Le maître est dépendant du serviteur.
Situation de plus en plus problématique pour Marine Le Pen, qui ne
paraît pas consciente du danger que cela représente, sur un temps long. Question : combien de
temps encore, avant que Florian
Philippot, numéro 2 et maître effectif d’un FN
"délepénisé" de fond en comble, ne finisse par décider qu’il est
temps pour lui de devenir numéro 1? Question corollaire :
combien de temps, avant que les partisans de Marion
Maréchal-Le Pen ne décident de se donner les moyens d’en finir avec
l’intermède Philippot ?
L’analyse de Florian Fayolle
Florian Fayolle (voir lien vers source en bas de page) : Florian Philippot est devenu l’éminence grise de Marine Le Pen et n’a eu de cesse de faire imploser la vieille extrême droite. Il est le principal
artisan de la dédiabolisation du FN. Et se met même à rêver de Matignon. « Je
n’ai jamais voté pour Jean-Marie Le Pen ». Florian Philippot, 33 ans, numéro deux du FN, l’a déclaré au magazine GQ.
Il le redit avec une forme de jubilation en recevant Challenges dans son bureau
du Carré, le siège du Front national à Nanterre. « En 2002, j’ai voté
blanc au second tour après avoir déposé un bulletin pour Jean-Pierre
Chevènement au premier », précise-t-il. Ce multidiplômé (HEC, ENA), venu
de la gauche, est le dynamiteur en chef de Jean-Marie
Le Pen. L’affrontement entre les deux hommes a atteint
son paroxysme en avril. Dans le journal d’extrême droite Rivarol, le président
d’honneur du FN égrène quelques déclarations provocatrices, réhabilitant notamment Pétain. Florian Philippot riposte aussitôt. Sur
Twitter d’abord : « La rupture politique avec JMLP est désormais totale et définitive ». Et quelques jours plus
tard, sur BFMTV : « La vraie extrême droite est l’ennemie du Front national ». En coulisses, selon Le Canard enchaîné,
il menace de démissionner si Marine Le Pen n’exclut pas son père. L’intéressé
dément.
Quoi
qu’il en soit, le patriarche s’en va et c’est lui, le nouveau venu, le grand
gagnant de cette crise. « Jamais un second n’a eu autant
d’influence », confirme Nicolas Lebourg, historien spécialiste de
l’extrême droite et du FN. Sa position au sein du parti est d’autant plus forte
que, selon un sondage d’Odoxa, 87 % des militants FN pensent qu’il est temps pour Jean-Marie Le Pen de prendre sa retraite. Un camouflet pour celui
qui a fondé le Front national en 1972. Une victoire pour ce jeune loup, surnommé Philippot Ier en interne, qui se rêve à Matignon. Florian Philippot n’a eu de
cesse de s’attaquer à l’héritage politique de Jean-Marie
Le Pen. Pas assez étatiste, pas assez social. Seule la
dénonciation de l’euro, « visionnaire », trouve grâce à ses yeux.
Pour
secouer la vieille extrême droite, il provoque. En 2012, il se rend à
Colombey-les-Deux-Eglises pour fleurir la tombe du général
de Gaulle. Sacrilège ! C’est
contre l’homme des accords d’Evian de 1962 et de la décolonisation de l’Algérie
française que s’est construite l’extrême droite française. En 2014, il emmène un bus de militants – des jeunes triés sur le volet – se recueillir sur la tombe du général. « Charles de Gaulle,
c’est la référence absolue », affirme celui dont le bureau au Carré est à
la gloire du père de la Ve République : livres, photos encadrées, lettres manuscrites. « C’est un choix personnel. Cela n’implique
pas l’ensemble du FN », -assène Frédéric Boccaletti, secrétaire général de
la fédération du Var, où harkis et pieds-noirs pestent -encore contre le
général.
Florian Philippot, c’est surtout l’ingénieur en chef de
la dédiabolisation du Front. Pour Marine
Le Pen, il est celui qui, avec son expertise politique
et sa connaissance de l’opinion, a enclenché une dynamique qui pourrait lui
ouvrir les portes de l’Elysée. Le pitch de son
discours ? Répondre aux angoisses de
déclassement social des classes moyennes et défavorisées par un discours étatiste, qui emprunte aux thèses de Jean-Pierre
Chevènement et à la doxa gaulliste. « Pour crédibiliser le FN, il a mis
l’accent sur les thématiques économiques et sociales. C’est un colbertisme qui
veut fédérer le non du référendum de 2005 à la Constitution européenne »,
analyse Thomas Guénolé, politologue et maître de conférences à Sciences-Po
Paris.
Florian
Philippot est l’habile metteur en scène d’un populisme scientifique, basé sur
une fine connaissance de l’opinion. Les sondages, c’est une affaire de famille.
Son frère, Damien Philippot, travaille à l’Ifop depuis 2007. Lui a effectué un stage à TNS Sofres lorsqu’il étudiait à HEC. Vote contre le
traité constitutionnel, vote ouvrier, vote des
rurbains. Il a construit un discours
à destination de ces agrégats de mécontents. « C’est quelqu’un de
charpenté intellectuellement. Il a une analyse très fine des sondages. Il
pouvait discourir sans notes sur le vote des sous-couches sociales du
département du Nord », raconte un ancien camarade de la promotion Willy
Brandt (2007-2009) de l’ENA. « Il a apporté cette culture au Front
national », reconnaît un cadre du parti. De fait, l’Enarque (autre surnom)
est le Monsieur Chiffres du FN. Il peut citer au débotté le pourcentage de la
chute de l’euro depuis l’été 2014 ou le cours du pétrole. A ses
détracteurs qui moquent son côté intello, il répond, sûr de lui : « La
ligne marche. Les scores du FN n’ont cessé d’augmenter depuis la présidentielle de 2012 ».
Dès son
arrivée officielle dans l’organigramme du parti
comme directeur de campagne de Marine Le Pen en
octobre 2011, il pilonne la vieille ligne. « Il abonde en notes les cadres
du FN, peaufine les messages, puis les délivre aux médias », raconte
Wallerand de Saint-Just, le trésorier du FN, pour expliquer la dépendance du
parti à l’égard de Florian Philippot. Autre atout : sa télégénie. Selon le Lab d’Europe 1, il a été l’une des deux personnalités politiques les plus invitées, avec Marine Le Pen, aux matinales télé et radio en 2014. « C’est
un très bon débatteur. Il est capable de retourner l’argumentaire de ses
adversaires contre eux, comme un judoka », reconnaît Bertrand Dutheil de La Rochère, conseiller République et laïcité de Marine Le Pen. Au FN, cette omniprésence médiatique agace. En
2014, une page Facebook, Génération Philippot, est lancée par sa
jeune garde. Plusieurs caciques du parti grincent des dents. Marine Le Pen s’énerve, une fois n’est pas coutume, et
rappelle son protégé à l’ordre.
Cette
aisance face caméra est pourtant loin d’être innée. A en croire l’un de ses camarades de l’ENA, Florian Philippot était plutôt « quelqu’un de
discret et d’introverti ». Aucun ne sentait en lui l’étoffe d’un leader
politique. C’est que l’homme aime avancer masqué. A l’ENA, le futur haut
fonctionnaire ne pipait mot sur ses idées politiques. Et ce alors qu’il était de gauche. Un comble. « Il n’affichait pas en public ses
convictions politiques », raconte un ancien -camarade. « Il est
secret et aime compartimenter sa vie », rapporte un autre. Quand le
magazine people Closer dévoile en 2014 son escapade à Vienne avec son petit ami
journaliste, il voit rouge. « Ce qu’on appelle transparence s’apparente à
la tyrannie », riposte-t-il. Idem lorsqu’un conflit d’intérêts concernant
son frère, sondeur à l’Ifop, est évoqué. « Il n’est pas impliqué dans mon
engagement politique », tranche-t-il sèchement.
Sa
fulgurante ascension, il la doit à deux hommes :
Jean-Yves Le Gallou
et Paul-Marie Coûteaux. En 2009, il sort 34e de l’ENA. Pas suffisant pour
intégrer les grands corps. Il est nommé inspecteur général de l’administration
au ministère de l’Intérieur. Il y rencontre Jean-Yves Le Gallou, ancien
mégrétiste, l’un des théoriciens de la préférence nationale. Les deux hommes
sympathisent et partent à trois reprises en mission sur les routes françaises. « Son
chef le croyait de gauche alors qu’il fricotait déjà avec Marine Le Pen, raconte Le Gallou. C’est la preuve qu’il était
discret. Autrement, son supérieur ne l’aurait jamais mis avec moi, un ancien
député européen FN, pour faire équipe ».
Une
autre rencontre va être décisive : celle avec le souverainiste de droite
Paul-Marie Coûteaux. C’est après avoir lu un de ses livres que Florian
Philippot prend contact avec lui. Les deux hommes, qui ont tous deux voté non au
référendum de 2005 sur la Constitution européenne, s’admirent mutuellement sur
le plan intellectuel. En mai 2009, Paul-Marie Coûteaux, alors proche de Marine Le Pen, organise un dîner dans son appartement de la
rive gauche pour faire les présentations. « Sa première réaction a été de
dire : ‘Oh non, pas un énarque, cela va être barbant’. Mais le courant est passé entre eux deux
instantanément, relate Coûteaux. C’était incroyable ». D’emblée, Florian Philippot
propose ses services à Marine Le Pen. C’est le début d’une complicité presque
fusionnelle. Très vite, il se détache de Paul-Marie Coûteaux avant de le
pousser vers la sortie.
En
parallèle, il s’invente un pseudo et participe au blog ‘Le vrai débat’, hébergé par Marianne.fr.
Dès 2010, il y expose sa vision du FN, loin du programme officiel. Pour lui, le
discours anti-Etat et antifonctionnaires hérité du poujadisme est un non-sens. Comme la retraite à 65 ans, qu’il souhaite ramener à
60 ans. Tout est dit. « Le problème, c’est qu’il
faisait cela sous une fausse identité en se présentant comme un haut
fonctionnaire de gauche alors que dans l’ombre, il travaillait déjà pour
Marine », pointe Jean Robin, journaliste et essayiste proche de la
mouvance souverainiste. Les pseudonymes, c’est presque une -seconde nature
chez Florian Philippot. En 2011, c’est l’effervescence à au ministère de
l’Economie. Le bruit court qu’un des hauts fonctionnaires des Finances travaille pour Marine Le Pen. Son nom ? Adrien. En réalité, Florian Philippot. Il a même
le culot d’organiser une conférence de presse, en avril 2011, où il se présente
comme un fonctionnaire de Bercy et expose le programme économique du Front
national. Depuis, il avoue non sans humour qu’il a « arrêté de faire des
conférences de presse en burqa ».
Né hors
sérail, ce fils d’instituteur a toujours eu un goût prononcé pour la
provocation envers l’establishment. En 2002, étudiant dans la prestigieuse
école de commerce HEC, il crée un club, HEC avec le Che, pour soutenir l’ancien
ministre de l’Intérieur de Lionel Jospin. Quelques mois plus tard, il va même
jusqu’à braver l’association officielle ‘HEC Débats’ en mettant sur pied une
structure concurrente. « Il a invité Jean-Pierre Chevènement en 2003 et
Thierry Meyssan [conspirationniste, auteur d’un livre remettant en cause le 11 septembre 2001] », se souvient un étudiant de
l’école pour qui cela était clairement un acte « antisystème ». Florian Philippot bouscule
tous les codes. Ainsi, lors des manifestations contre le mariage pour tous, il
incite Marine Le Pen à
ne pas -défiler. Au grand dam de sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, qui, elle,
prend la tête du cortège.
Cette dernière, tout juste
25 ans, est sa meilleure ennemie au sein du parti.
Tout les oppose, que ce soit sur le terrain économique – lui est étatiste et se
revendique de gauche, elle est libérale et se dit de
droite – ou sur les questions
sociétales. Dans cette guerre sous cape, elle a une longueur d’avance. Elle a
été élue députée du Vaucluse en 2012. Lui a échoué par deux fois à Forbach :
en juin 2012 aux législatives et en mars 2014 aux municipales. Et lors du
dernier congrès du FN, l’an passé, Marion
Maréchal-Le Pen a
été plébiscitée par le comité central, en arrivant à la première place. Florian Philippot a terminé quatrième, loin
derrière. « Porter le nom Le Pen, cela donne un coup de pouce »,
avance-t-il.
Il aura
peut-être sa revanche lors des élections régionales de décembre prochain. Il
devrait se présenter en Alsace Champagne Ardenne Lorraine. Suite à l’éviction de Jean-Marie Le Pen,
c’est Marion qui a été désignée tête de liste en Paca. Loin de nuire à Marine Le Pen, cet affrontement lui permet de ratisser large,
avec un FN populaire et étatiste dans le Nord, et un FN droitier, bourgeois et
conservateur dans le Sud.
CE
QU'ILS DISENT DE LUI
Bertrand
Dutheuil de La Rochère, conseiller République et laïcité de Marine Le Pen,
ancien directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement : « Il est
venu tout seul au Front national, sans troupe. Sa réussite et son ascension au
sein du parti, il ne les doit qu’à sa force de travail. Quant à la jalousie
qu’il peut inspirer, c’est malheureusement inhérent à toute structure humaine ».
Philippe
Murer, conseiller économique de Marine Le Pen, ancien proche de l’économiste
"démondialisateur" Jacques Sapir : « Il est
l’un des grands artisans de l’évolution de la pensée du Front national. La grande
force du FN est de s’être emparé du sujet de la nation et de ne plus se
cantonner à la thématique de l’immigration. Ainsi, le FN touche de nouveaux
publics, les fonctionnaires, les enseignants, attachés à la sauvegarde du service public ».
Thomas
Guénolé, politologue, maître de conférence à Sciences-Po Paris : « Le FN est une monarchie
absolue héréditaire : dans cette cour, si la reine décide sa disgrâce, du
jour au lendemain, Philippot n’est plus rien. Réciproquement, si Florian Philippot part en
claquant la porte, Marine Le Pen
est inapte à piloter la stratégie politique du parti ».
Le commentaire de Sébastien Tronche
Sébastien
Tronche (voir lien vers source en bas de page) signale ce que Florian Philippot pense de Jacques Chirac : « On a beau faire, c'est
impossible de détester Chirac. Et pourtant on a des raisons de lui en vouloir. Mais
le détester, ça non (...) J'ai le souvenir d'un Mitterrand presque impérial et
d'un Chirac qui était, pour moi, le dernier doté d'une stature de chef d'État ».
Reproduction
autorisée avec mention :
Michel
Garroté - http://leblogdemichelgarrote.blogspot.ch/
Nota
bene : Florian Philippot possède son site
et ses comptes Facebook et Twitter
intitulés « Génération Philippot », génération elle-même définie
comme la « Communauté politique qui se reconnaît à travers les idées et
les valeurs gaullistes, patriotes et républicaines portées par Florian
Philippot ».
Sources :
Pour moi, le gaullisme est "up to date".
RépondreSupprimermdr!!!
RépondreSupprimerMDR !! donc il y a partout (sauf au PS qui se trouve pas mal du tout comme ça ) des grands mouvements de nettoyage, de renouveau, d’adaptation à la nouvelle donne nationale et internationale (sauf au PS qui se trouve pas mal du tout comme ça !!)
RépondreSupprimerdonc nous allons nous retrouver avec une UMP rebaptisée et refondée de fond en comble : LES REPUBLICAINS (ce qui fait verdir la gauche-aigre et un FN rebaptisé, refondé et peut être dé-lepenisé LES PATRIOTES !!
et nous ??
si vous vous livrez à un petit exercice qui consiste à occulter (mentalement) ces différents chefs , vous allez vous apercevoir très vite que nous qui sommes de toute evidence des REPUBLICAINS-PATRIOTES , nous représentons 75% -et plus- de l’Électorat de ce pays !!!
alors ???
on fait quoi ? de toutes les façons, en premier lieu ON VIRE LA GAUCHE - de partout !!!