Le chef d'état-major de l'armée de l'Air française,
le général Denis Mercier, a révélé, mercredi 10 Juin 2015, qu'il faut davantage
frapper les centres de commandement du groupe Etat islamique mais que cette
opération est difficile à mettre en oeuvre. "En Libye, on est allé
chercher les centres de gravité de Kadhafi (centres de commandement, points de
regroupement...). C'est en attaquant ces centres qu'on a fait basculer Kadhafi,
pas en allant tirer 150 pick-up par jour. Là, on y serait encore", a-t-il
dit.
"C'est exactement le même problème en Irak
aujourd'hui. On tire beaucoup sur la ligne de front mais derrière il faudrait
qu'on se concentre plus sur les centres de gravité. Le problème c'est qu'ils ne
sont pas forcément en Irak" mais en Syrie, a-t-il ajouté. En Syrie, où la
France n'intervient pas, la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis
fait face à une situation délicate, les opérations contre des centres de
pouvoir de l'EI risquant de renforcer le régime de Bachar al-Assad, a-t-il avoué.
Intéressant… En Irak, les autorités de Bagdad ont en outre demandé qu'on ne
frappe pas ces centres de gravité (de l’EI), a-t-il révélé.
Le général Mercier a réfuté en revanche les
interrogations sur l'efficacité de la campagne de frappes aériennes contre
L'EI. "Si on n'avait pas été là, sincèrement l'affaire serait réglée. Daech
(l'EI) aurait pris le pouvoir de tout, de Bagdad, etc", a-t-il affirmé. "Avec
ces opérations aériennes assez intenses, on donne aux forces irakiennes la
liberté d'action sur leur sol. Point barre. Mais c'est déjà énorme",
a-t-il ajouté. "Après, la balle est un peu dans leur camp (celui du
gouvernement irakien). Le problème, c'est qu'il faut qu'il y ait au sol une
offensive de ces forces irakiennes qui est un peu compliquée compte tenu de
l'imbrication des différentes communautés", a-t-il ajouté. Compte tenu de
l'imbrication des différentes communautés ? Intéressant…
Les forces irakiennes et la coalition dirigée par
les Etats-Unis ont enregistré un revers significatif le 17 mai lorsque l'EI
s'est emparé de Ramadi, à l'est de Bagdad, semant le doute sur la stratégie
américaine face aux extrémistes jihadistes. Elles sont entrées depuis dans
Baïji (nord) et ont desserré l'étau jihadiste autour de la raffinerie de cette
ville, selon le Pentagone.
Depuis le début de l'opération française Chammal en
septembre 2014, les avions de chasse français ont effectué "plusieurs
centaines de frappes" en Irak, a indiqué Denis Mercier, sans plus de
précisions. L'état-major donne le chiffre de 135 frappes et quelque 200
objectifs détruits (des pick-up…), mais il comptabilise plusieurs largages de
bombes dans une même frappe. "On parle beaucoup des frappes mais notre
contribution la plus significative c'est celle au renseignement (naval, aérien...).
Elle est beaucoup plus importante que le nombre de frappes", a également
révélé Denis Mercier.
Michel Garroté
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